Malgré toutes les précautions, les documents d’archives peuvent se détériorer à l’usage, à cause de la composition des matériaux ou de facteurs extérieurs. Une intervention s’avère alors nécessaire : on parle de restauration curative pour qualifier les opérations menées sur des documents pour les sauver de la dégradation. Elle fait appel à des professionnels spécialisés pour établir un protocole spécifique à chaque document, car une restauration, à petite ou grande échelle, entraîne des modifications durables.
Métier qui confine à l’art, la restauration prend du temps et permet d’offrir une nouvelle vie aux archives.

Les maux des archives peuvent être nombreux : registre qui tombe en lambeaux, plan qui s’émiette, feuille grignotée par un rongeur ou abîmée par un insecte, moisissures qui élisent domicile dans une liasse de papier… Restaurateur et archiviste cherchent ensemble la meilleure solution et le meilleur traitement pour les réparer. Dépoussiérage, désinfection, intervention sur les reliures, comblage des lacunes, couture des cahiers, doublage avec du papier japon…, de nombreuses techniques existent pour redonner un aspect présentable aux documents d’archives.
Cependant, les opérations respectent quelques principes intangibles : la restauration se doit d’être visible, réversible et documentée. Si une nouvelle intervention est menée sur un document quelques années après une première restauration, l’intervenant a besoin d’identifier les traitements réalisés précédemment. Des comptes rendus de restauration décrivent précisément les produits et matériaux utilisés pour pouvoir les enlever.
Le Service des archives élabore un plan pluriannuel de restauration par typologie ou support en s’appuyant sur plusieurs critères : valeur patrimoniale, intérêt artistique, fréquence de consultation… Entrent également en ligne de compte les facteurs temps et coût. Contrairement à une idée reçue, les papiers contemporains sont plus fragiles que les papiers anciens, de composants à base de chiffon plus naturels et durables sur le temps long.
- Registre des entrées de l’année 1867 de l’hôpital Saint-Antoine infesté de moisissures.
- Registres en attente de restauration à côté de registres restaurés.
- Registres contaminés par les moisissures.