Restaurer les œuvres du Musée

Restaurer les œuvres du Musée

Tout musée a la double mission de préserver les collections et de les présenter au public. Or celles-ci, de nature hétéroclite, réagissent différemment à leur environnement en fonction de leur volume, de leur technique, de leur matériau organique ou inorganique. Pour les conserver durablement, le Musée s’engage dans plusieurs actions. La conservation préventive repose ainsi sur la mise en place globale de conditions environnementales et pratiques ajustées aux typologies des collections, afin d’éviter leur dégradation progressive. Les méthodes curatives d’urgence stabilisent leurs dégradations actives comme les infestations ou les moisissures. En revanche, réalisée le plus souvent pour une présentation au public, la restauration d’une oeuvre relève d’une démarche plus poussée, dans le respect de son intégrité.

Comblement d'une lacune par retouche colorée.
Comblement d'une lacune par retouche colorée.

En amont de la restauration, l’étude préalable évalue la matérialité de l’œuvre à partir d’informations techniques (constat d’état, imagerie scientifique d’éléments sous-jacents, tests ou coupes stratigraphiques, documentation historique et iconographique) et constitue de fait un apport exceptionnel à la connaissance de l’ancienneté et de l’authenticité de l’œuvre.

Elle détermine par ailleurs le niveau requis de restauration de l’œuvre. Un simple dépoussiérage et un décrassage forment les étapes minimales de la restauration, garantissant la lisibilité de lecture de l’œuvre. La peinture de Georges Chicotot (1855-193.?) a ainsi été minutieusement nettoyée sur toute sa surface avec un coton tige imbibé d’un solvant volatile, qui, en retirant la crasse, a fait réapparaître la luminosité de la couche picturale. Quand l’œuvre est détériorée, sa restauration nécessite d’être fondamentale. La toile d’origine déchirée de la Petite sainte Famille (copie XVIIIe s. d’après Raphaël), parsemée de soulèvements de la couche picturale, a été reprise fil à fil et incrustée de nouvelles pièces sur les parties manquantes. Les écailles tombantes ont été refixées sur la toile. Les lacunes comblées sont mastiquées avant d’être réintégrées de nouvelles couches colorées sur le modèle original de l’œuvre de Raphaël.

Ces restaurations sont réalisées suivant la déontologie de la charte de Venise (1964) : stabilité et réversibilité des matériaux employés, cohérence et lisibilité de l’œuvre, documentation de la restauration.

Nettoyage par solvant.
La Petite Sainte Famille, Masticage avant la pose d'une retouche colorée.