Challenge 2022 – Sur la trace de vos ancêtres

Challenge 2022 – Sur la trace de vos ancêtres

Arbre généalogique du marquis de Claveson, Eymand de Lyonne, XVIIIe siècle (Archives AP-HP, HD/297).
Arbre généalogique du marquis de Claveson, Eymand de Lyonne, XVIIIe siècle (Archives AP-HP, HD/297).

A comme Ancêtre

Le Challenge A à Z est de retour pour l’édition 2022. Le Service des archives de l’AP-HP a encore (!) décidé de jouer le jeu cette année. Après un voyage dans les fonds d’archives (édition 2019), un aperçu de la vie l’hôpital autrefois (édition 2020) et la découverte de nombreux métiers de l’Assistance publique (édition 2021), nous vous proposons tout au long de cette nouvelle édition, de lever le voile sur les archives indispensables pour retrouver la trace de vos ancêtres dans les établissements de l’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris.

Grâce à ce challenge A à Z vous allez découvrir les subtilités de la recherche généalogique dans nos fonds d’archives. Nous savons que vous avez l’habitude de consulter les registres de population mais êtes-vous sûrs de vraiment connaître leur diversité ? Et savez-vous que l’on peut retrouver ses ancêtres dans d’autres type de documents ? Il serait bien dommage de passer à côté de la trace des personnes que l’on recherche parfois depuis bien longtemps ?

Registre de baptêmes de l’hôpital Saint-Louis, 1er janvier 1797 – 19 juin 1833 (Archives AP-HP, SLS/4/Q/4/1).
Registre de baptêmes de l’hôpital Saint-Louis, 1er janvier 1797 – 19 juin 1833 (Archives AP-HP, SLS/4/Q/4/1).

B comme Baptême

À une époque où le risque de mourir à l’hôpital était grand, les chapelles et les aumôniers qui y célébraient les offices religieux étaient indispensables aux populations hospitalisées souhaitant recevoir des sacrements.

Les nouveau-nés à la santé fragile en particulier devaient être impérativement baptisés à la naissance. Ainsi, on peut trouver dans les Archives de l’AP-HP une série de registres de baptêmes à l’hôpital Saint-Louis pour la période 1797-1881.

Dès 1791, la Constitution prévoit l’enregistrement obligatoire des naissances, mariages et décès par un officier public : c’est la création des registres de l’état civil, dont la tenue est conférée aux municipalités par décret du 20 septembre 1792. Cette nouvelle série devient la seule référence officielle et supplante dans ce rôle les anciens registres paroissiaux ; Pour autant, ceux-ci ne disparaissent pas et les diocèses continuent de tenir en parallèle des registres dits de catholicité, dans lesquels ils consignent les actes religieux qu’ils célèbrent.

Les registres de catholicité restent rares aux Archives de l’AP-HP, car ils sont en grande partie conservés aux Archives de Paris jusqu’en 1909 (dépôt de l’archevêché) puis au service des archives du diocèse de Paris à partir de 1910.

Correspondance privée de Thérèse Samoner, juillet 1964 (Archives AP-HP, 1488W/57).
Correspondance privée de Thérèse Samoner, juillet 1964 (Archives AP-HP, 1488W/57).

C comme Correspondance

La correspondance privée de personnes hospitalisées, bien que rare, existe pourtant dans les archives publiques. Ainsi, certains patients décédés à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière ont laissé la correspondance échangée avec leur famille.

Thérèse Samoner entre à l’hôpital de la Salpêtrière en juillet 1964. Elle reçoit régulièrement des cartes postales de sa famille ou de ses amies, ainsi que des lettres de sa nièce, Annie. On y découvre les petites aventures de toute sa famille partie en vacances dans le sud de la France.

Décédée le 15 août 1964 à l’hôpital de la Pitié, elle abandonne derrière elle toutes ses lettres et cartes postales. Ces traces manuscrites conservées par les Archives de l’AP-HP complètent les archives rendant compte de son séjour hospitalier et de son décès.

Registre des prisonniers et déportés reçus à l'hôpital Claude-Bernard, 1945-1946 (Archives AP-HP, CLB/1/Q/5/1).
Registre des prisonniers et déportés reçus à l'hôpital Claude-Bernard, 1945-1946 (Archives AP-HP, CLB/1/Q/5/1).

D comme Déportés

Lorsque la Seconde guerre mondiale prend fin, les déportés, prisonniers et travailleurs forcés libérés d’Allemagne reviennent en France. Une partie d’entre eux, malades, sont hospitalisés et leurs frais médicaux sont pris en charge par l’État. Pour ce faire, les hôpitaux de l’Assistance publique ont alors tenu dans les années 1945-1946 des registres de « prisonniers et déportés » qui permettaient notamment aux services sociaux de pouvoir prévenir les familles du retour de leur proche.

Le Service des archives de l’AP-HP conserve quelques exemples de ces registres dans les archives de l’hôpital Bichat – Claude-Bernard ou encore de l’hôpital Lariboisière. Sources précieuses d’informations, ces registres, en plus d’indiquer la nationalité des personnes et, le cas échéant, la cause du décès, informent aussi sur les lieux de provenance des déportés : « camp de Ravensbrück » ou « camp de Buchenwald » pour les plus cités. Parfois figure également la date de déportation.

Copie d’examen, vers 1920 (Archives AP-HP, 2Z/1)
Copie d’examen, vers 1920 (Archives AP-HP, 2Z/1)

E comme Époux

Marie Augustine naît le 12 juin 1843 à Paris, de père et mère inconnus. Déposée à l’hospice des Enfants-Trouvés le lendemain, elle devient pupille de l’Assistance publique qui l’envoie en nourrice chez Jean et Marie Richard, cultivateurs à Conflans-sur-Anille (Sarthe). Elle y passe toute son enfance et son adolescence.

À  dix-huit ans, par le biais de sa famille d’accueil, elle rencontre Louis Jean Legret, et très vite les deux jeunes gens souhaitent se marier, d’autant plus que la famille Richard, n’ayant pas d’enfant, se propose d’offrir une dot de 150 francs à la jeune femme. Cependant, pour que ce mariage ait lieu, Marie Augustine doit obtenir l’accord du directeur de l’Assistance publique, demande qu’elle formule en septembre 1861. Le directeur, tuteur de tous les pupilles, exige qu’un certificat concernant le futur marié soit rédigé : il doit contenir l’âge du jeune homme, sa profession, sa demeure, une attestation de bonnes mœurs, sa situation militaire et ses moyens d’existence.

Le certificat et les documents annexes délivrés, Marie Augustine presse le sous-inspecteur du Service des enfant-trouvés de l’AP d’écrire une lettre au directeur afin d’obtenir son consentement. Le 23 novembre 1861, elle finit par l’obtenir et l’union est célébrée le jour même.

Les Archives de l’AP-HP, bien que ne conservant pas les dossiers individuels des pupilles, détiennent les archives administratives du Service des enfants assistés, tels que les consentements au mariage qui peuvent apporter un complément aux dossiers individuels.

Lettre autographe signée de Meyerbeer, septembre 1857 (Archives AP-HP, 587FOSS/9).
Lettre autographe signée de Meyerbeer, septembre 1857 (Archives AP-HP, 587FOSS/9).

F comme For privé

À la fin du siècle dernier a émergé l’expression d’« écriture du for privé » (Madeleine Foisil, Histoire de la vie privée, 1987), pour désigner un groupe de documents tels que mémoires, journaux, livres de comptes ou de raison… bref tous écrits liés à l’intime ou à ce que l’on a appelé l’« ego-histoire », l’histoire du moi. Ces documents, à priori moins destinés à rejoindre les services d’archives publics, y trouvent cependant place, notamment dans les fonds privés qui y sont conservés. Et dans la suite des travaux de G. Duby, Ph. Ariès et M. Foisil, les historiens découvrent aujourd’hui tout l’intérêt de ces écrits, qui n’ont ni ambition littéraire, ni vocation à publication, mais constituent simplement le témoignage de la prise de parole d’un individu hors institutions, dans son cercle, sur lui-même et les siens.

Les Archives de l’AP-HP conservent des documents que l’on peut apparenter à des écrits du for privé, notamment dans une série de dossiers constitués de papiers laissés par des pensionnaires décédés dans les hospices parisiens au XIXe siècle. H. Koubly, ancien chanteur d’opéra, gardait avec lui une lettre autographe signée du célèbre compositeur Meyerbeer, adressée en 1857 à une cantatrice non désignée dont il vante le talent et qu’il espère entendre interpréter le rôle de Berthe dans son opéra Le Prophète, qui triomphe à Paris depuis sa création. Koubly conservait précieusement cette lettre, à côté de son contrat d’engagement comme premier ténor au Grand théâtre de Lyon, trésor d’un admirateur éperdu ?

Le nommé Guarimond, recueilli à La Rochefoucauld, a laissé derrière lui une vingtaine de dessins au fusain, sans aucune indication : l’un semble représenter la Seine, d’autres des paysages imaginaires… Rêveries d’un homme solitaire dans sa chambre d’hospice.

Citons encore les papiers laissés par Victor Vilain (1818-1889), sculpteur, élève de Pradier et de Delaroche, entré aux Beaux-Arts en 1834 : à côté de pièces liées à sa carrière professionnelle, on trouve quelques lettres de l’épouse de Victor Hugo, lequel vit alors en exil à Jersey, tandis qu’elle est demeurée à Paris et signe « Adèle Victor-Hugo ».

Ces quelques pièces livrent un peu de l’intimité de leurs détenteurs, leurs plaisirs, leurs goûts, ce qu’ils tenaient pour essentiel.

Registre des entrées et des sorties de l’hôpital Saint-Antoine, 1878 (Archives AP-HP, SAT/1/Q/2/101).
Registre des entrées et des sorties de l’hôpital Saint-Antoine, 1878 (Archives AP-HP, SAT/1/Q/2/101).

G comme Guérison

La sortie de l’hôpital est heureusement ( !) souvent synonyme de guérison. Pour certains hôpitaux, les Archives de l’AP-HP conservent une série de registres des sorties. Les informations sont souvent très succinctes : numéro d’ordre, numéro du registre des entrées, nom et prénoms, nom de la salle et date de sortie y figurent. Les registres les plus anciens peuvent mentionner la nature de la maladie, le traitement et la guérison complète ou partielle du malade.

La tenue de ces registres n’étant pas systématique, pas de panique si vous n’en trouvez pas pour l’hôpital que vous recherchez ! Les registres des entrées des hôpitaux indiquent également la date de sortie du malade. Quelques anecdotes figurent même dans la colonne « Observations » : « Sortie sur sa demande, contre l’avis médical », « Insubordination », « Refus de traitement », « Insolence » ou encore « Renvoyé pour jeux d’argent ». Les transferts d’un hôpital à un autre y sont également indiqués.

Plaque commémorative à la mémoire des personnels de l’AP-HP morts pour la France pendant les 1re et 2e guerres mondiales, hall de l’ancien siège de l’AP-HP, 2022 (F. Marin, photographe de l’AP-HP).
Plaque commémorative à la mémoire des personnels de l’AP-HP morts pour la France pendant les 1re et 2e guerres mondiales, hall de l’ancien siège de l’AP-HP, 2022 (F. Marin, photographe de l’AP-HP).

H comme Héroïsme

Les changements de siècle se jouent des chiffres ronds. Les historiens ont coutume de considérer que le XIXe siècle s’achève en 1914, la Première Guerre mondiale mettant un terme abrupt à la Belle-Époque. Le nouveau siècle a commencé dans le bruit des canons et l’horreur des tranchées, et s’est achevé de manière non moins tragique, par une épidémie décimant l’humanité.

1914-1918 : quatre longues années de souffrance, 20 millions de morts, 21 millions de blessés, des familles ravagées, des femmes en noir glissant silencieusement dans les rues tenant la main de leurs enfants orphelins… Chaque 11 novembre, la Nation se souvient et rend hommage aux morts, célébrant l’héroïsme collectif du Peuple qui se traduit par une litanie de noms sur une plaque commémorative. L’AP a payé son tribut, laissant partir au front des milliers d’hommes dont le quotidien jusqu’alors ambitionnait de soulager les maux et d’aider à leur guérison, plutôt que d’aller distribuer la mort chez l’ennemi.

Un sacrifice collectif qui paraît bien vain si l’on songe que, 20 ans plus tard, une nouvelle guerre éclatait, d’autant plus terrible que, cette fois, elle se doublait d’une fracture de la société entre « collabos » et « résistants ». Des femmes et des hommes, révoltés de l’armistice conclu par le maréchal Pétain en juin 1940, ont choisi de poursuivre le combat dans la clandestinité, au péril – au prix même, bien souvent hélas ! – de leur vie. Leur engagement héroïque s’inscrit généralement dans une lutte collective pour la liberté : reconnus morts pour la France, ils sont morts au nom des valeurs auxquelles ils croyaient.

En dehors de ces périodes sanglantes, le personnel médical et soignant affronte au quotidien la souffrance et la mort, que le progrès scientifique et technique réussit à repousser. Chaque épidémie se traduit par le même cycle infernal : afflux de malades, hôpitaux débordés, et la Mort qui s’invite. Ce fut le cas en 1832, lors de l’épidémie de choléra ; et encore, en 1870, lorsque la variole se répandit dans les camps militaires aux portes de Paris. L’AP a souhaité rendre hommage aux morts en service victimes du devoir, en érigeant au cimetière du Père-Lachaise un monument qui leur est dédié.

En 2020, c’est à une soignante, décédée de la covid-19, que l’AP-HP a rendu hommage, en donnant son nom à un nouveau bâtiment construit à l’hôpital Henri-Mondor : bâtiment Reine, un prénom qui claque comme un manifeste, celui des valeurs que défend l’institution, avec héroïsme parfois, avec constance toujours.

Des milliers de dossiers d’agents se sont ainsi clos brutalement, la mort interrompant des carrières à peine ébauchées…

Salle d’attente de l’hôpital Beaujon, début du XXe siècle (BJA/3/FI/3/1/52).
Salle d’attente de l’hôpital Beaujon, début du XXe siècle (BJA/3/FI/3/1/52).

I comme Instant de vie

Dans les fonds iconographiques des archives de l’AP-HP, retrouvez des images d’instants de vie vécus par les patients à l’hôpital depuis le XIXe siècle jusqu’à aujourd’hui en utilisant le formulaire « iconographie » du portail en ligne https://archives.aphp.fr/iconographie/.

Qu’elles soient posées ou instantanées, les photographies sont intéressantes pour leur aspect documentaire et la représentation qu’elles offrent de personnes à différents moments  de leur séjour à l’hôpital : patients dans les salles d’attente, jeunes accouchées dans les salles communes des services de maternité, malade subissant un examen médical, scènes d’interventions chirurgicales, enfants alités dans les sanatoriums, … Autant d’images qui rendent concret le parcours d’anonymes à l’hôpital.

Registre des entrées de l’hôpital Enfants-Malades, (Archives AP-HP, ENM/1/Q/2/88).
Registre des entrées de l’hôpital Enfants-Malades, (Archives AP-HP, ENM/1/Q/2/88).

J comme Jeune

Fin XIXe – début XXe siècle, l’Assistance publique, convaincue des effets bénéfiques de l’air de la mer, envoie des enfants et adolescents en cure dans des sanatoriums établis en bord de mer. L’hôpital maritime de Berck, l’hôpital marin d’Hendaye ou encore l’hôpital San Salvadour accueillent des enfants pour des séjours plus ou moins longs. Grâce aux registres de population, vous pouvez retracer les cures des jeunes enfants.

Georgette Peyriguères ou Périguères, née le 30 décembre 1894, entre à l’hôpital des Enfants-Malades le 6 février 1900 pour tuberculose du coude. Le registre des entrées indique qu’elle en sort le 16 mai 1900 et qu’elle est transférée à Berck-sur-Mer. On retrouve bien son entrée dans le registre de l’hôpital maritime de Berck au 16 mai 1900. Elle en sortira guérie le 11 septembre 1901.

Registres de population dans un magasin de conservation, 2022.
Registres de population dans un magasin de conservation, 2022.

K comme Kml

Les registres de population (entrées, naissances, décès) sont les documents d’archives les plus consultés pour la généalogie. Les Archives de l’AP-HP conservent les archives de tous les établissements et hôpitaux de l’AP-HP, disparus ou encore en activité. Actuellement, cela représente 41 hôpitaux ; mais si l’on compte les hôpitaux disparus, la liste monte à plus d’une soixantaine d’établissements ! Soit… près de 4 kilomètres linéaires de répertoires et registres de population. En partant de notre salle de lecture, rangés comme sur un rayonnage en continu, les registres de population pourraient rejoindre l’ancien hôpital du Midi (hôpital Cochin).

Ça en fait des kilomètres !

Plan du cimetière de l'Hôtel-Dieu à l'hôpital de la Trinité, mai 1752 (Archives AP-HP, CND/109).
Plan du cimetière de l'Hôtel-Dieu à l'hôpital de la Trinité, mai 1752 (Archives AP-HP, CND/109).

L comme Lieu d’inhumation

Ne vous êtes-vous jamais demandé où étaient inhumées les personnes décédées dans les hôpitaux ?

Autrefois, si aucun proche ni aucune corporation à laquelle appartenait un défunt ne réclamait sa dépouille, c’était à l’hôpital de s’acquitter de l’inhumation : les corps abandonnés étaient alors envoyés dans les cimetières les plus proches.

Les personnes décédées à l’Hôtel-Dieu, par exemple, étaient enterrées au cimetière des Innocents, mais très vite celui-ci est devenu insuffisant. L’hôpital a alors utilisé le cimetière de la Trinité puis le cimetière dit de Clamart nouvellement ouvert en 1673 au faubourg Saint-Marcel. Enfin, à partir de la Révolution, l’établissement fait ensevelir ses morts dans différents cimetières parisiens, ceux de Vaugirard, de Sainte-Catherine voire à Ivry, aux portes de la capitale.

Morgue de l’hôpital des Enfants malades, 1926 (7/FI/3/294).
Morgue de l’hôpital des Enfants malades, 1926 (7/FI/3/294).

M comme Morgue

On connait la morgue de Paris où étaient exposés à la vue de tous, pour identification, les cadavres retrouvés noyés dans la Seine, les victimes de crime et d’infanticide, les suicidés…. Fermée au public en 1907, elle est devenue en 1914 l’Institut médico-légal.

Dans les hôpitaux, la morgue est le lieu dédié pour recevoir et conserver les corps des personnes décédées dans l’établissement. Leurs dépouilles sont présentées aux familles dans un espace d’accueil appelé « chambre mortuaire ».

Outre les registres de décès, les archives de l’AP-HP conservent des registres dits de destination des corps tenus par les chambres mortuaires. Ils peuvent permettre de retrouver des informations telles que la date d’admission du corps à la morgue et sa date de départ, le lieu de sa destination et le nom des personnes qui l’ont pris en charge. Sont également conservés les registres d’entrées et sorties de l’Amphithéâtre d’anatomie de l’AP-HP (renommé École de chirurgie) de 1911 à 1994. Ils concernent les dépouilles des personnes ayant fait don de leur corps à la médecine ou les corps non réclamés par les familles.

Registre d’inscriptions et d’entrées du personnel de l’hôpital Port-Royal, 1834-1858 (Archives AP-HP, PRR/1/K/7).
Registre d’inscriptions et d’entrées du personnel de l’hôpital Port-Royal, 1834-1858 (Archives AP-HP, PRR/1/K/7).

N comme Nourrice

La Direction des nourrices, administration chargée de louer les services de nourrices agréées aux familles parisiennes, cesse définitivement de fonctionner à la fin de l’année 1876. Il n’existe pas pour ces personnes des dossiers de personnel comme on l’entend aujourd’hui. Pour retrouver la trace d’une nourrice, il vous faudra consulter les registres du personnel des différents hôpitaux.

Ces séries de registres des entrées et des appointements du personnel donnent des informations précieuses : nom et prénom, date de naissance, profession, raison de l’entrée ou de la sortie de l’hôpital.

Ainsi, dans le registre d’inscriptions et d’entrées du personnel de la Maternité Port-Royal, figure le nom d’Ursule Alavoine, entrée le 10 octobre 1852 en tant que nourrice sédentaire et sortie le 3 mai 1853 car elle ne produisait plus de lait. Elle réintègre ensuite les effectifs de l’hôpital, cette fois comme infirmière.

Registre des naissances de l’hôpital Lariboisière, 1854-1856. (Archives AP-HP, LRB/5/Q/1).
Registre des naissances de l’hôpital Lariboisière, 1854-1856. (Archives AP-HP, LRB/5/Q/1).

O comme Origines

Alors que la semaine sanglante (21 au 28 mai 1871) bat son plein dans le but de mettre fin à la Commune de Paris, les affrontements du 24 mai entre Versaillais et insurgés conduisent à l’incendie de l’hôtel de ville, qui entraine la perte de tout l’état civil parisien antérieur à 1860. Une commission fut établie pour reconstituer les registres disparus mais seul un tiers des actes put être réellement reconstitué.

Heureusement, les Archives de l’AP-HP conservent les registres des naissances et de décès dans les hôpitaux parisiens pour la période antérieure à 1860, ce qui constitue une alternative très utile pour retrouver la naissance d’une personne.

La tenue de ces registres permettait et permet toujours d’établir les actes civils à la mairie. Ils servent d’ailleurs de base pour toute demande de rectification des actes de naissance des personnes nées à l’hôpital, en cas d’erreur lors de l’inscription initiale sur les registres en mairie.

Les registres de naissance des hôpitaux jusqu’en 1880, ont été numérisés et sont consultables sur le Portail des archives en ligne de l’AP-HP. La numérisation de la décennie 1881-1890 est en cours.

Photographie du personnel du Service du Dr Samuel Pozzi à Broca, 1909 (1110W/27).
Photographie du personnel du Service du Dr Samuel Pozzi à Broca, 1909 (1110W/27).

 P comme Portrait

En ce 18 novembre, on commémore le 100e anniversaire de la mort de Marcel Proust, l’auteur de À la recherche du temps perdu.

Marcel Proust (1871-1922) était fils et frère de médecin. Son père, Adrien Proust (1834-1903), interne des hôpitaux de 1859 à 1862, exerça successivement au Bureau central des admissions, (1867), à Sainte-Périne (1872), Saint-Antoine (1873), Lariboisière (1877), puis à l’Hôtel-Dieu (1887) avant d’être nommé médecin honoraire des hôpitaux en 1900. Son frère Robert suivit les traces paternelles et se lança à son tour dans la carrière médicale. Le Service des Archives de l’AP-HP conserve sa fiche de scolarité estudiantine, sur laquelle sont consignés les stages effectués dans les hôpitaux de l’Assistance publique avec les appréciations de ses maitres de stage. Reçu 79e au concours d’externe en 1892, il réussit brillamment l’internat (3e) l’année suivante. Si ses maitres louent son intelligence, son zèle et son dévouement auprès des malades, l’administration se montre moins enthousiaste : en 1896, il subit une retenue d’un mois de traitement pour avoir proféré des injures à l’encontre du directeur de l’hôpital Broca, et en 1898, le directeur de l’hôpital Necker lui décerne un blâme pour s’être absenté sans autorisation. Péchés de jeunesse…

Robert Proust a côtoyé quelques grands médecins de son temps, notamment le Dr Samuel Pozzi (1846-1918), chirurgien et pionnier de la gynécologie en France, grâce à ses observations menées en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Autriche et aux États-Unis, mais aussi un homme de salons connu du tout Paris de la Belle-Époque, et portraituré par John Sargent, vêtu d’une longue robe de chambre d’intérieur de couleur rouge cramoisi. L’écrivain britannique Julian Barnes lui a récemment dédié une biographie, L’homme en rouge, où l’on voit défiler le prince de Polignac et Robert de Montesquiou, autre personnage éminemment proustien.

Robert Proust accompagna son frère jusqu’à son dernier souffle même si Marcel refusa jusqu’au bout tous les soins qu’on pouvait lui prodiguer et toute hospitalisation.

Découvrez d’autres portraits de médecins, individuels ou en groupe, notamment les albums d’internat, en utilisant le formulaire « iconographie » du portail en ligne https://archives.aphp.fr/iconographie/

Répertoire des entrées à la salle Cusco, 1959-1974 (713W/467).
Répertoire des entrées à la salle Cusco, 1959-1974 (713W/467).

Q comme Quartiers

Autrefois, les hôpitaux étaient organisés en « quartiers », c’est-à-dire en pavillons ou espaces dédiés à des à des pathologies particulières ou à des catégories de patients. Il pouvait donc y avoir dans un même hôpital, un quartier des tuberculeux, un quartier des cancéreux, un quartier pour les malades chroniques et un quartier pour les enfants comme c’était le cas à l’hospice Brévannes, aujourd’hui hôpital Émile-Roux. L’hospice Bicêtre et l’hospice de la Salpêtrière étaient quant à eux connus pour leurs quartiers d’aliéné(e)s.

Ces séparations, bien que n’ayant plus cours aujourd’hui, s’appliquer encore cependant dans certain cas, et notamment pour les patients atteints de maladies contagieuses, ou encore pour ceux relevant de catégories spécifiques (détenus, personnalités publiques nécessitant une protection). Ainsi, à l’Hôtel-Dieu, les personnes admises à l’Unité-médico-judiciaire, aussi dite « salle Cusco », sont des individus placés en garde à vue, en rétention administrative ou en détention, qui nécessitent une hospitalisation et doivent être séparés des autres malades.

Si votre ancêtre a été atteint d’une maladie particulière, pensez à consulter les registres et répertoires des entrées spécifiques comme les registres de placement des aliénés pour les hospices Bicêtre et Salpêtrière, ainsi que les répertoires des entrées des malades chroniques, et d’autres concernant les entrées à l’unité-médico-judiciaire.

Registre des admissions à la retraite assurée à la vieillesse du 30 janvier 1801 au 5 mai 1807 (Archives AP-HP, 93FOSS/1).
Registre des admissions à la retraite assurée à la vieillesse du 30 janvier 1801 au 5 mai 1807 (Archives AP-HP, 93FOSS/1).

R comme Repos

Jusque dans les années 1970, certains établissements de l’AP-HP accueillent des femmes et hommes indigents, infirmes ou âgés, ne pouvant plus travailler pour subvenir à leurs besoins. Comme les hôpitaux, ces hospices ou maisons de retraite tiennent à jour des registres des admissions où figurent l’identité de la personne, la pension qu’elle a versée (en cas de séjour payant), ainsi que sa date de sortie ou de décès.

La maison de retraite Sainte-Périne, institution d’origine privée mais gérée par l’Assistance publique à partir du 10 novembre 1807, reçoit des hommes et femmes devenus indigents, notamment d’anciens fonctionnaires et des veuves d’employés, en échange d’une pension annuelle.

Louise Boncour, religieuse de la Visitation de la « rue du Bacq », y entre le 20 septembre 1802 [3e jour complémentaire an 10] moyennant seize cent vingt francs. Elle quitte l’établissement le 16 juin 1806, afin de rejoindre les sœurs de son ancienne communauté. Une autorisation spéciale lui est accordée pour emporter son mobilier.

État des convalescents de l’Hôtel-Dieu qui ont obtenu un secours de la fondation Montyon, mars 1828 (Archives AP-HP, 101FOSS/62).
État des convalescents de l’Hôtel-Dieu qui ont obtenu un secours de la fondation Montyon, mars 1828 (Archives AP-HP, 101FOSS/62).

S comme secours

Si le secours aux pauvres apparait comme l’apanage de l’Église sous l’Ancien Régime, la situation change à partir de la Révolution française: la constitution civile du clergé (1791), puis la laïcisation de l’état civil (1792) ouvrent la voie à une implication croissante de la société civile dans l’assistance aux plus démunis, qui devient une mission publique. Cette évolution se traduit d’abord par la création, en janvier 1801, du Conseil général des hospices, dont la présidence revient au préfet de la Seine, et qui se voit confier en avril 1801 la direction des secours à domicile.

C’est sous le Directoire que sont créés les bureaux de bienfaisance, par la loi du 7 frimaire an V [27 novembre 1796]. Implantés dans les communes, leur rôle est de venir au secours des pauvres, des indigents et des malades qui ne peuvent être accueillis dans les hospices ; ils reprennent ainsi à leur compte la mission qu’exerçaient jadis les comités paroissiaux, la solidarité et la fraternité tendent à se substituer à la charité chrétienne. Le droit des pauvres émergent devient une obligation légale. Les délibérations des bureaux de bienfaisance livrent au quotidien la liste des personnes secourues, avec leur adresse, et la nature du secours accordé. Par exemple, le bureau de section Brutus (quartier de la rue Montmartre approximativement), lors de sa session du 26 germinal an II [15 avril 1794], alloue à une douzaine de citoyennes nommément désignées (les hommes sont à l’armée) du pain et du riz pour la décade à venir. En 1914, l’état de guerre sur le territoire national amène le bureau de bienfaisance du 12e arrondissement à modifier son fonctionnement traditionnel : une délégation permanente est instituée, qui se réunit chaque jour pour allouer des secours aux nécessiteux de son ressort, le plus souvent des femmes, veuves de guerre ou dont le mari est au front, avec ou sans enfant à charge.

En 1953 les bureaux de bienfaisance fusionnent avec les bureaux d’assistance (créés par une loi de 1893). En 1969, les 20 bureaux de bienfaisance sont transférés de l’Assistance publique au Bureau d’aide sociale de la Ville de Paris (BASVP), ancêtre du Centre communal d’action sociale (CCASVP).

Pour autant, la charité privée ne disparait pas : épidémies, guerres et autres maux engendrent des nécessités de secours toujours croissants, hier comme aujourd’hui, et philanthropes et mécènes reçoivent toujours bon accueil de la part des pouvoirs publics. En 1820, le baron Antoine-Jean-Baptiste Auget de Montyon, économiste et figure de la Contre-Révolution, fait de l’Assistance publique l’une de ses principales légataires, répartissant son immense fortune entre les hospices implantés dans les douze arrondissements que compte alors la capitale et les hôpitaux. La Fondation Montyon, créée pour administrer les fonds, tient des registres des secours qu’elle octroie :  par exemple, les pauvres convalescents quittant l’Hôtel-Dieu, se voient remettre une somme de 75 centimes et 1 ou plusieurs pains en 1825, puis le secours se réduit à 1 franc par personne à compter de 1826. On dénombre environ 10 000 personnes secourues chaque année.

Dessin souvenir de la mission au Cameroun d’André Michel, dit Trajan de Saint-Inès, s.d. (Archives AP-HP, 23W/160).
Dessin souvenir de la mission au Cameroun d’André Michel, dit Trajan de Saint-Inès, s.d. (Archives AP-HP, 23W/160).

T comme Travail

Si l’un de vos ancêtres a travaillé à l’AP-HP, vous pouvez vérifier si les Archives de l’AP-HP conservent son dossier individuel d’agent. Plus ou moins fourni selon les personnes, les postes occupés et la durée de présence au sein de l’AP-HP, il pourra se révéler très intéressant en fonction des événements particuliers survenus lors de la carrière. Le dossier de votre ancêtre vous aidera peut-être à mieux comprendre certaines parties de sa vie : les documents administratifs comme les arrêtés, les relevés de situation ou les feuilles de notation, accompagnés de correspondance, racontent son histoire individuelle du point de vue de l’institution.

Les Archives de l’AP-HP conservent ainsi le dossier d’André Michel, dit Trajan de Saint-Inès. Employé administratif à l’Assistance publique depuis 1925, titularisé en 1928, il s’est également illustré comme écrivain, dessinateur et peintre. Son dossier de carrière retrace tout son parcours professionnel, au sein de l’Institution ou en dehors. Des notes et copies de rapports informent par exemple sur ses missions prophylactiques (auprès du Dr Jamot au Cameroun à partir de 1926) ou ses actions dans les rangs de la Résistance française. Photographies, coupures de presse et dessins documentent ses activités patriotique et artistique. Son dossier révèle même affectation au service des Archives et au Musée de l’AP-HP après la Seconde Guerre mondiale.

Album de l’internat, 1969 (Archives AP-HP, B/10941).
Album de l’internat, 1969 (Archives AP-HP, B/10941).

U comme Université

Depuis la création de l’internat des hôpitaux de Paris en 1802 qui a permis la constitution d’un corps médical hospitalier d’excellence, hôpitaux et universités n’ont cessé de travailler ensemble.

Ce n’est qu’en 1958, avec la réforme Debré, que naissent les CHU (centres hospitaliers universitaires) qui réunissent la triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. En 1965, une convention entre l’Assistance publique et la faculté de médecine de Paris institue le CHU de Paris. L’hôpital Saint-Antoine, choisi comme site pilote, accueille ses premiers étudiants la même année. En 1968, la faculté de médecine de Paris est scindée en 10 unités de formation et de recherche (UFR) complétées ensuite par une onzième.

Aujourd’hui, les liens entre l’AP-HP et les universités sont plus forts que jamais et se concrétisent avec l’intégration de près de 4500 internes dans 38 hôpitaux regroupés au sein de 6 groupes hospitalo-universitaires (GHU), la présence de plus de 1000 professeurs des universités-praticiens hospitaliers (PU-PH), 3500 projets de recherche en cours.

Hôpital Lariboisière, registre des entrées des varioleux, 1870. Entrée de M. Ries, n°71 (Archives AP-HP, LRB/1/Q/2/39).
Hôpital Lariboisière, registre des entrées des varioleux, 1870. Entrée de M. Ries, n°71 (Archives AP-HP, LRB/1/Q/2/39).

V comme variole

Si l’Office mondial de la santé (OMS) a proclamé officiellement l’éradication de la variole en 1980, cette maladie extrêmement contagieuse a constitué un véritable fléau pendant des siècles sur l’ensemble de la planète. On soupçonne ainsi que la conquête de l’Amérique à l’époque moderne a engendré une surmortalité des populations autochtones dans la Caraïbe et en Amérique du sud au XVIe siècle, en Amérique du Nord au XVIIe siècle.

La méthode de vaccination préventive mise au point par Jenner fin XVIIIe siècle, tarde à se diffuser en Europe, et la maladie demeure endémique jusqu’à la fin de la Première Guerre mondiale. Ainsi, en 1870, au moment où éclate la guerre avec la Prusse, une épidémie se déclare à Paris. Les entrées et les décès des malades sont consignés dans des registres spécifiques, comme par exemple, à l’hôpital Lariboisière, où on admet des patients venus de toute la France voire de l’Europe, tel Matthias Ries, originaire du Luxembourg, entré le 21 juillet 1870 et mort le 23.

Il faut cependant attendre la loi du 30 novembre 1892 sur l’exercice de la médecine pour que se mette en place une politique de prévention : l’article 15 impose en effet aux professionnels de santé de déclarer aux autorités publiques un certain nombre de maladies épidémique sans enfreindre le secret professionnel. L’arrêté consécutif du 23 novembre 1893 publie une première liste de 12 maladies, dont la variole.

En 1900, l’hôpital temporaire d’Aubervilliers ou hôpital du Bastion 29 rouvre pour accueillir dans un baraquement spécifique dit « des douteux » ( !) les personnes atteintes d’une maladie infectieuse (variole, scarlatine, rougeole, diphtérie). L’isolement devient petit à petit une règle dans les hôpitaux.

Hôpital militaire du roi Albert, registre des entrées, 1914-1916 (Archives AP-HP, 523W/1).
Hôpital militaire du roi Albert, registre des entrées, 1914-1916 (Archives AP-HP, 523W/1).

W comme Wallonie

La Belgique naît officiellement en 1830, issue de la sécession d’une partie du Royaume uni des Pays-Bas qui, à l’issue du congrès de Vienne en 1815, reconstitue l’ancien Leo belgicus des ducs de Bourgogne au XVe siècle. Le nouvel État prend la forme d’une monarchie constitutionnelle et son premier souverain est le roi Léopold 1er, prince allemand de la dynastie des Saxe-Cobourg-Gotha, oncle de la reine Victoria d’Angleterre. La Belgique est un pays neutre. Son territoire comprend plusieurs régions, dont la Wallonie, qui correspond à un espace historique et culturel au sud, regroupant le Brabant wallon, le Hainaut, Liège, le Luxembourg et Namur. Ces provinces ont en commun un parler d’origine roman, par opposition au flamand d’origine germanique. La seule langue officielle est alors le français, d’où le mécontentement croissant de la communauté linguistique flamande, d’expression néerlandaise.

La violation du territoire belge par les armées allemandes en 1914 déclenche une vive réaction. Wallons et Flamands se resserrent autour du roi Albert Ier, et l’armée belge résiste héroïquement à l’envahisseur, retardant son avancée vers Paris. Cependant, en 1915, le pays se retrouve presque entièrement occupé et le gouvernement belge se replie en France à Sainte-Adresse (Seine-Maritime), tandis que le roi demeure à la tête de son armée qui poursuit le combat sur les rives de l’Yser.

Dès le début du conflit, les réfugiés affluent en France, fuyant vers Paris. La Ville décide alors la création d’un hôpital réservé aux soldats blessés et aux civils de nationalité belge, qui prend place dans les pavillons de la maternité de l’Hôtel-Dieu sous le nom d’hôpital militaire Albert Ier. Les frais d’admission sont pris en charge par la Ville de Paris. Wallons et Flamands y sont accueillis indifféremment, et un interprète parlant flamand est adjoint au personnel hospitalier pour faciliter les contacts. On organise pour les malades des divertissements (concerts, pièces de théâtre) ou des distributions d’effets et de linge. L’hôpital ferme ses portes en juillet 1919. Au total, près de 5 000 blessés ou malades belges y ont été soignés.

Les Archives ont gardé une trace de ces admissions, consignées dans 3 registres : 2 pour les entrées et 1 pour les décès. Ainsi, si vous avez des ancêtres wallons ou flamands qui ont participé à la guerre de 1914-1918, ou qui se sont réfugiés en France à cause de l’invasion allemande, peut-être retrouverez-vous leur nom dans un de ces registres. Ils sont déjà numérisés et en ligne sur le portail https://archives.aphp.fr/archives-en-ligne/

Carte de la ville de Paris présentant les anciens arrondissements, 1835.
Carte de la ville de Paris présentant les anciens arrondissements, 1835.

X comme XII arrondissements

Avant 1860, la ville de Paris, plus petite en superficie, était découpée non pas en vingt mais en douze arrondissements. Pour rechercher un de vos ancêtres ayant séjourné dans un hôpital ou hospice de l’Assistance publique, il vous faudra donc jongler entre les anciens et les nouveaux arrondissements.

Ainsi l’ancien hôpital Beaujon situé à Paris, passe du 1er au 2e arrondissement, l’hôpital Broca du 12e au 13e arrondissement, celui de La Charité du 11e au 6e arrondissement, et l’hôpital des Incurables (aujourd’hui Charles-Foix) du 5e au 7e arrondissement. L’hospice de La Rochefoucauld, situé à l’origine dans la commune de Montrouge partiellement intégrée à la ville de Paris, se retrouve alors dans le 14e arrondissement.

Mention de Philippe Yung au répertoire des entrées de l’hôpital Beaujon, 1870 (Archives AP-HP, BJA/1/Q/1/111).
Mention de Philippe Yung au répertoire des entrées de l’hôpital Beaujon, 1870 (Archives AP-HP, BJA/1/Q/1/111).

Y comme Yung Philippe

« Yung » est le premier nom inscrit sur la page du répertoire des entrées de l’hôpital Beaujon de 1870, listant les noms en Y.

Quand on démarre une recherche sur une personne hospitalisée dans les hôpitaux de l’Assistance publique, il faut posséder plusieurs informations : le nom de la personne, le nom de l’hôpital où elle a été admise et la date approximative de son entrée à l’hôpital.

Les répertoires listent, par année et par ordre alphabétique des noms, toutes les personnes hospitalisées dans un hôpital donné. Le numéro associé à un nom correspond au numéro d’ordre (1re colonne) dans le registre des entrées correspondant. Le répertoire de Beaujon nous apprend ainsi que Yung, Philippe est entré à l’hôpital le 13 avril 1870 sous le numéro 1806 et qu’il se trouvait dans la salle Jean au lit n°18. Il devient alors possible de retrouver la mention de Yung, Philippe dans le registre des entrées correspondant sans connaître au préalable la date exacte de son entrée à l’hôpital.

Si vous ne connaissez pas les dates exactes de naissance ou de décès de vos ancêtres, pas de panique ! Les hôpitaux ont également tenu des répertoires alphabétiques pour ces types d’événements.

Fonds privés dans un magasin de conservation, 2022.
Fonds privés dans un magasin de conservation, 2022.

Z comme Série Z 

Cette série est consacrée au fonds d’archives privées remises en don ou en dépôt de particuliers ou d’associations. Elles viennent précieusement enrichir la connaissance de l’histoire de l’AP-HP, de certaines pratiques ou de la vie à l’hôpital.

Ces fonds, très variés, plus ou moins importants matériellement, complètent les archives publiques de l’administration : il peut s’agir d’archives personnelles (cahiers de cours d’études d’infirmière et d’orthophonie, titres et travaux de médecins, dossiers documentaires constitués sur les hôpitaux, photographies, voire papiers laissés par des pensionnaires) ou d’archives d’associations ayant eu un engagement auprès de l’AP (par exemple, associations d’usagers, de bénévoles) dont les dossiers renseignent sur leurs activités et leur fonctionnement). Les archives syndicales ressortissent à la catégorie des fonds privés, et leur entrée dans un service d’archives public constitue un contrepoint très intéressant aux dossiers entrés par la voie réglementaire, celle du versement. Vous aussi vous pouvez apporter votre pierre à l’édifice en nous confiant vos archives ou celles de s votre association qui ont un lien avec l’institution.

Le Challenge AZ touche à sa fin. Après un mois à vous révéler les astuces à connaître pour bien mener sa recherche généalogique dans les archives des hôpitaux et établissement de l’APHP, nous vous remercions pour votre fidélité tout au long des publications.