Challenge 2021 – Les métiers de l’AP-HP

Challenge 2021 – Les métiers de l’AP-HP

Portrait de Marcel Candille (Archives AP-HP, 98FI/23).
Portrait de Marcel Candille (Archives AP-HP, 98FI/23).

A comme Archiviste

Si la 1re mention d’un « garde des archives » apparaît en 1737 à l’Hôtel-Dieu, la fonction est bien antérieure, comme en témoignent les marques de cotation ancienne (liasse, armoire) inscrites au dos des rouleaux de compte de l’hôpital Saint-Jacques-aux-Pèlerins ou les renvois sur les pages de l’inventaire des titres de l’Hôtel-Dieu de Paris… L’identification, le rangement, la localisation et la bonne conservation des documents probants constituent un socle de valeurs intemporelles !

Au XXe siècle, deux archivistes ont laissé leur empreinte dans les archives de l’Assistance publique d’une autre manière : Marcel Fosseyeux, qui a créé la série FOSS, inaugurant ainsi la série continue bien avant la série W, et Marcel Candille, auteur d’un catalogue des plans anciens de l’Hôtel-Dieu, conservés dans la série CANDILLE alias CND…

La fonction d’archiviste s’est modernisée, à l’hôpital comme partout ailleurs. Tous les hôpitaux de l’AP-HP sont dotés d’un service de gestion des dossiers médicaux, qui communiquent, classent, trient, externalisent les dossiers des patients encore au format papier, en même temps que la dématérialisation en développement entraine de nouvelles pratiques dans la gestion de l’information.

Archiviste à l’hôpital ? Un métier d’avenir !

 Personnel médical auprès d’un brancard sorti de l’ambulance, 1952 (Archives AP-HP, 3FI3/14/ENM/97).
 Personnel médical auprès d’un brancard sorti de l’ambulance, 1952 (Archives AP-HP, 3FI3/14/ENM/97).

B comme Brancardier

Indispensables aux services des urgences ainsi que, plus largement, à tous les services de soin, les brancardiers ont la charge de transporter sur les brancards les patients pour les mener en salle d’opération ou en salle d’examen, ainsi que tous les malades qui ne sont pas en état de se déplacer.

Si vous cherchez un brancardier ayant travaillé à l’AP-HP, il y a des chances que vous trouviez son dossier administratif dans les versements de dossiers du personnel hospitalier. Vous pouvez également en apprendre plus sur ce métier en fouillant dans les archives des hôpitaux.

Ainsi, dans le fonds de l’hôpital Hérold, on découvre qu’en 1901, le service des malades contagieux était composé d’un certain nombre de lits par salle, auxquels pouvaient s’ajouter des malades, incapable de se déplacer, amenés par brancards. Les salles commençant à être surchargées par le trop grand nombre de malades sur brancards, le chef du service décide de limiter à quatre le nombre de brancards que son service peut recevoir.

État comptable du nombre de jours effectués par mois par le personnel ouvrier de cuisine (1933 – 1942) (Archives AP-HP, 722W/112
État comptable du nombre de jours effectués par mois par le personnel ouvrier de cuisine (1933 – 1942) (Archives AP-HP, 722W/112

C comme Cuisinier

Lieu stratégique des hôpitaux, la cuisine est utile autant pour le personnel que pour les malades ! Les locaux doivent être aménagés de manière optimale et équipés du matériel adéquat pour la préparation et la distribution des repas en grande quantité.

Au milieu des dossiers de travaux et des registres de comptabilité ou d’approvisionnements des cuisines conservés aux Archives de l’AP-HP, vous trouverez également des registres de personnel spécifiques et des photographies qui immortalisent les équipes de cuisine des hôpitaux.

L’hôpital Lariboisière a tenu un registre d’état comptable du personnel ouvrier de cuisine. Il y est indiqué, mois par mois, le nombre de jour effectués par les différentes personnes y travaillant. On y retrouve alors les chefs cuisiniers, cuisiniers adjoints, aides cuisiniers aux côtés des cuisiniers temporaires pour remplacement, ainsi que des cuisiniers volants ! Petit plus, ce registre couvrant la période de 1933 à 1942, le personnel mobilisé lors de la 2e Guerre mondiale y est indiqué !

Arrêtés de nomination des dentistes et leur affectation, 17 mai 1893 (Archives AP-HP, 804FOSS/17).
Arrêtés de nomination des dentistes et leur affectation, 17 mai 1893 (Archives AP-HP, 804FOSS/17).

D comme Dentiste

Un de vos ancêtres a été dentiste à l’Assistance publique ? Et vous n’avez pas trouvé son dossier de carrière ? Pas de panique ! Vous pourriez retrouver sa trace dans bon nombre de nos ressources sur le personnel.

Par exemple, saviez-vous que l’Assistance publique a créé un service pour le traitement des maladies des dents dans les hôpitaux et hospices de Paris, le 10 juin 1886 ? Ainsi huit médecins-dentistes ont été nommés puis envoyés dans les hôpitaux répartis en huit groupes. En 1893, les dentistes passent de huit à dix-sept puis au fil des ans les services dentaires ne cessent de se développer dans les hôpitaux !

N’hésitez donc pas à fouiller dans les archives sur la création de ce service (conservées sous les cotes 804FOSS/17, 804FOSS/48-49), dans les archives du suivi des services hospitaliers (série 9L), mais aussi dans les arrêtés de nomination des dentistes !

Ne négligez pas non plus le registre du personnel sur les dentistes (773FOSS/7) qui donne des informations sur les médecins-dentistes ayant travaillés de 1866 à 1970 dans les hôpitaux de Paris. Chaque page du registre correspond à un dentiste et retrace son parcours au sein de l’Assistance publique.

Élèves infirmières, école des infirmières de l’Assistance publique, vers 1907 (Archives AP-HP, 11FI/1).
Élèves infirmières, école des infirmières de l’Assistance publique, vers 1907 (Archives AP-HP, 11FI/1).

E comme Étudiant

Étudier n’est pas un métier. Mais les formations professionnelles proposées par l’AP-HP apprennent aux étudiants différents métiers qu’ils peuvent y exercer !

L’Assistance publique se préoccupe de la formation de son personnel depuis le début du XIXe siècle : l’externat et l’internat en médecine ainsi que l’école des sages-femmes sont créés en 1802. D’autres formations viennent plus tard comme l’école des infirmières en 1907 et l’école des cadres en 1960.

À côté des traditionnelles photographies de classe ou de service, on retrouve la trace de ces élèves dans les fiches et livrets de scolarité, les registres d’inscriptions aux concours, les procès-verbaux d’admission, les annuaires, ou au détour des mémoires qu’ils ont rédigés. Ne négligez pas non plus les archives plus administratives et moins connues, comme les dossiers d’attribution de la bourse de l’Assistance publique. Autant de sources qui peuvent permettre de retrouver une personne de votre famille qui s’est formée à l’Assistance publique.

État du personnel des écoles professionnelles, 1893-1935 (Archives AP-HP, 676FOSS/1).
État du personnel des écoles professionnelles, 1893-1935 (Archives AP-HP, 676FOSS/1).

F comme Formateur

Après les étudiants, intéressons-nous aux formateurs qui partagent leurs savoirs et leurs connaissances.

Saviez-vous que l’Assistance publique avait créé des écoles professionnelles à destination des enfants assistés ? Les écoles Le Nôtre, d’Alembert et d’Yzeure, sont un bon exemple de lieu de formation par des professeurs spécialisés. Ce personnel employé par l’Assistance publique avait des qualifications particulières. On trouve notamment des maîtres ébénistes et des maîtres en typographie à l’école d’Alembert, en plus des instituteurs plus classiques. Alors si vous recherchez un professeur ayant dispensé ses cours dans une des écoles destinées aux enfants assistés, vous trouverez probablement sa trace dans les états du personnel du Service des enfants assistés !

Les médecins sont également formateurs : ils encadrent les externes et les internes dans leur service, pour les former aux gestes et au métier sur le terrain. Les registres de répartition des externes et internes dans les services hospitaliers indiquent le nom des médecins responsables du bon déroulement de leur apprentissage en stage.

Fondation Tisserand, loge du concierge, (Archives de l’AP-HP, 793FOSS/62/9).
Fondation Tisserand, loge du concierge, (Archives de l’AP-HP, 793FOSS/62/9).

G comme Gardien

Les nombreux dons et legs dont elle a bénéficié tout au long des XIXe et XXe siècles, ont fait de l’Assistance publique un important propriétaire immobilier à Paris, en Île-de-France et encore plus loin. Beaucoup d’immeubles constituant ce patrimoine sont mis en location et des gardiens d’immeubles, aujourd’hui encore, y sont placés pour assurer l’entretien quotidien des bâtiments.

Mais les gardiens, ce sont aussi les concierges et « personnels de loge » postés à l’entrée des hôpitaux pour à la fois accueillir et contrôler les visiteurs et assurer la sécurité. Ils sont progressivement remplacés par des hôtesses d’accueil à partir des années 1950.

Ces personnels, bien qu’indispensables à la surveillance des bâtiments et au « filtrage » des entrées à l’hôpital ont laissé peu de traces dans les archives de l’AP-HP mais vous pouvez tenter votre chance en interrogeant la base nominative des dossiers de personnels. Quelques documents iconographiques peuvent également vous donner un aperçu de l’uniforme revêtu par cette catégorie d’agents ou de leur logement.

Plan des jardins et culture pour l’apothicairerie de l’hôpital Saint-Louis, 1738 (Archives AP-HP, CND/775).
Plan des jardins et culture pour l’apothicairerie de l’hôpital Saint-Louis, 1738 (Archives AP-HP, CND/775).

H comme Herboriste

Si le titre de pharmacien herboriste, titulaire d’une faculté de pharmacie, est supprimé depuis 1941, les herbes et plantes médicinales sont toujours utilisées de nos jours dans les remèdes et médicaments.

Ces pharmaciens travaillaient dans une apothicairerie. Ancêtre de la pharmacie, elle est rattachée à un couvent, une communauté ou à la maison d’un grand seigneur. C’est l’endroit où l’on prépare les sirops, pommades ou remèdes, où l’on stocke les produits entrant dans les compositions et où l’on conserve les plantes médicinales. Ces « drogues » sont composées de feuilles, fleurs, fruits, racines, rhizomes, gommes et résines de plantes.

S’il est difficile de remonter aux premiers pharmaciens herboristes de l’Assistance publique, certains documents d’archives permettent de retrouver la trace et le travail des herboristes et apothicaires de l’époque. Notons par exemple le plan du jardin de l’hôpital Saint-Louis sur lequel figurent les noms des plantes à cultiver : bugtose, bourrache et cerfeuil sont plantés aux côtés de la scorsonère, de la chicorée sauvage, du raifort et de la coclearia. Les Archives de l’AP-HP conservent également des dossiers de personnel et des registres des pharmaciens hospitaliers.

Trois staphylocoques albus, citrus, aureus, collection photographique du Professeur Maurice Letulle (Archives AP-HP, 622W/985).
Trois staphylocoques albus, citrus, aureus, collection photographique du Professeur Maurice Letulle (Archives AP-HP, 622W/985).

I comme Infectiologue

L’infectiologie est une discipline médicale qui vise à prévenir et à traiter les maladies infectieuses (infections nosocomiales, maladies bactériennes, virales, parasitaires et tropicales). Ce mot, apparu en 1964, est fortement mis en lumière depuis la pandémie. Mais saviez-vous que cette discipline s’est développée grâce aux travaux de Pasteur et de ses collaborateurs ? En effet, en faisant de l’hygiène moderne une pratique dans les milieux des soins, ils ont limité la gravité et l’extension des épidémies et des épizooties.

Ainsi, les archives de l’AP-HP témoignent des travaux des précurseurs de l’infectiologie. Par exemple, Émile Roux a commencé sa carrière à l’Hôtel-Dieu en tant qu’aide clinique aux côtés du Professeur Béhier, de 1876 à 1878. Devenu préparateur puis directeur adjoint du laboratoire de Louis Pasteur, il a notamment mis en pratique la sérothérapie antidiphtérique aux hôpitaux Armand-Trousseau et Enfants-malades en 1894. Le Conseil de surveillance de l’Assistance publique adresse à Émile Roux « ses hautes félicitations pour sa belle découverte du traitement de la diphtérie et lui exprime sa profonde reconnaissance pour le dévouement avec lequel il a expérimenté pour la première fois ce traitement à l’hôpital des Enfants-Malades ».

Note pour la sous-directrice du contentieux, 9 août 1951 (Archives AP-HP, 600FOSS/1).
Note pour la sous-directrice du contentieux, 9 août 1951 (Archives AP-HP, 600FOSS/1).

J comme Juriste

Pour préserver ses intérêts et son patrimoine, l’Assistance publique s’appuie bien sûr sur ses archives, mais en cas de contestation, elle recourt à ces professionnels du droit que sont les juristes. Leur mission se révèle ardue et délicate en certaines périodes troublées, comme ce fut le cas au lendemain de la 2e Guerre mondiale.

En effet, durant le conflit, les Autorités d’occupation, puis les Alliés ont tour à tour réquisitionné plusieurs hôpitaux de l’Assistance publique, obligeant celle-ci à faire de même auprès d’institutions privées afin de se donner les moyens de poursuivre sa mission publique de soin. À l’heure des comptes, le calcul des dédommagements n’est pas le même pour les parties concernées, comme en témoigne cette note du Service des Hôpitaux et hospices à l’adresse de la sous-directrice chargée du contentieux. Il s’agit de solder les comptes de la réquisition de la clinique ophtalmologique de la rue Manin (Paris 19e), transformée entre 1944 et 1947 en service de chirurgie temporaire. Le litige sur la liquidation des sommes dues est remonté jusqu’à la Cour des comptes. En 1951, l’affaire n’est toujours pas réglée…

La 2e moitié du XXe siècle voit se conforter la fonction juridique, autour de deux axes majeurs : la réglementation générale et hospitalière et le contentieux administratif d’une part, les affaires conventionnelles et judiciaires d’autre part. C’est à la direction des affaires juridiques que revient notamment l’instruction des dossiers de dons et legs. Dans les dernières décennies, avec l’humanisation de l’hôpital et la prise en compte du droit des patients, cette direction assume un rôle primordial dans la gestion de la relation avec les usagers.

Rééducation en plein air à l’hôpital Raymond-Poincaré, 1951 (Archives AP-HP, 3FI/3/28/RPC/58).
Rééducation en plein air à l’hôpital Raymond-Poincaré, 1951 (Archives AP-HP, 3FI/3/28/RPC/58).

K comme Kinésithérapeute

Le kinésithérapeute, plus souvent appelé « kiné », traite les maladies de l’appareil de soutien (os, articulations) par des mouvements imposés combinés à des massages. Ce métier du soin exige une très bonne technique, une bonne condition physique ainsi qu’un bon relationnel. En effet, l’accompagnement sur le plan intellectuel est plus que primordial : les patients peuvent souffrir de divers maux et handicaps du fait de maladies ou d’accidents. Si le kinésithérapeute travaille sur le corps, il doit également s’occuper du mental pour la meilleure réadaptation et réinsertion des malades. L’hôpital Raymond-Poincaré est spécialisé dans la rééducation et la réadaptation des patients ayant subi une opération de chirurgie osseuse ainsi que pour les personnes atteintes de poliomyélites ou de paraplégies.

Si aucun registre de personnel spécifique n’est conservé pour ce métier, le chercheur pourra retrouver la trace de kinésithérapeutes par le biais des registres et dossiers de personnel, ainsi que grâce aux archives de l’Institut de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) : l’organisation des concours permet de retrouver les listes des candidats et des personnes admises.

Distribution du linge par camion automobile à l’hôpital Cochin, 1928 (Archives AP-HP, CCH/3/Fi/4 /3419).
Distribution du linge par camion automobile à l’hôpital Cochin, 1928 (Archives AP-HP, CCH/3/Fi/4 /3419).

L comme Logisticien

Les logisticiens sont responsables de la circulation des marchandises. Le transport de la nourriture, du linge, des objets ou des personnes engendraient et engendrent toujours des questions de logistique auxquels doivent répondre les logisticiens. Ils doivent notamment gérer l’approvisionnement des denrées et des objets dans les hôpitaux et dans les services du Siège.

Ce métier technique existe depuis des siècles. En 1890, le Service des transports de l’hospice des Enfants-assistés réclame la location d’une deuxième voiture pour pouvoir livrer les denrées de halles et la viande aux établissements qui dépendent de l’hospice.

Ce personnel ouvrier et technique est indispensable au fonctionnement interne des services de l’AP-HP. Si vous cherchez un logisticien, un chauffeur ou transporteur vous aurez de grande chance de le trouver dans les dossiers du personnel ouvrier.

Focus sur le registre des entrées chez les sages-femmes agréées de l’hôpital Lariboisière, du 17 septembre 1883 au 30 décembre 1885 (Archives AP-HP, LRB/6/Q/2/1)
Focus sur le registre des entrées chez les sages-femmes agréées de l’hôpital Lariboisière, du 17 septembre 1883 au 30 décembre 1885 (Archives AP-HP, LRB/6/Q/2/1)

M comme Maïeuticien

En Grèce antique, on parlait de maïeutique ou « art d’accoucher », qui avec le temps et sous l’influence de Socrate, a fini par désigner métaphoriquement un mode d’échange philosophique, l’accouchement des esprits. La maïeutique en terme médical consiste à accompagner la femme enceinte, le nouveau-né et sa famille tout au long de la grossesse, de l’accouchement et des suites de couches.

Les principaux représentants de cette science sont les sages-femmes. Elles occupaient une place privilégiée dans la société depuis la haute antiquité. Les sages-femmes, les seules admises dans le cercle familial pour la naissance jusqu’au XVIIe siècle, deviennent par la suite les « auxiliaires » des accoucheurs chirurgiens. Profession d’abord exclusivement féminine, elle s’ouvre en 1982 aux hommes, d’où la naissance du mot maïeuticien pour désigner un homme « sage-femme »

Au cours du XIXe siècle, les sages-femmes de l’Assistance publique sont divisées en deux corps médicaux : les sages-femmes travaillant à l’hôpital et les sages-femmes agréées. Ces dernières furent détachées des hôpitaux en 1867 pour exercer au domicile de la patiente ou chez elles, afin d’éloigner les mères des épidémies de fièvres puerpérales, cause importante de mortalité maternelle. Ces accouchements à domicile ont maintenu la notoriété des sages-femmes dans la société. La fréquentation des hôpitaux était réservée aux « misérables », devenant des cas cliniques pour la formation pratique des élèves. C’est avec les avancées scientifiques sur l’asepsie que le statut de sage-femme agréée par l’Assistance Publique prit fin. Cette période coïncide avec la création des accoucheurs des hôpitaux et le retour de l’accouchement à l’hôpital.

Vous pourrez retrouver leur trace via les registres du personnel médical ou par le biais des registres des entrées chez les sages-femmes agréées. Enfin, les Archives de l’AP-HP conservent également quelques dossiers nominatifs de sages-femmes agréées.

Registre de paiement des mois de nourrices, 1806-1825 (Archives AP-HP, 224FOSS/1)
Registre de paiement des mois de nourrices, 1806-1825 (Archives AP-HP, 224FOSS/1)

N comme Nourrice

« Nourrice » désigne à la fois la femme employée pour allaiter un enfant en bas âge (un nourrisson) et la femme qui, par profession, garde et élève des enfants en bas âge. Très répandu à Paris et, de façon générale, dans les centres urbains jusqu’au XIXe siècle, le placement des nouveau-nés à la campagne a nécessité la mise en place d’une organisation encadrée.

Aux Archives de l’AP-HP, 2 pistes peuvent être explorées pour des recherches sur les nourrices : d’une part, celle des archives relatives à la direction des nourrices. Rattachée au Conseil général des Hospices entre 1802 et 1877, celle-ci avait pour mission de procurer aux Parisiennes des nourrices auxquelles elles pouvaient confier leurs enfants en toute sécurité. D’autre part, les archives relatives aux femmes employées par le service des Enfants assistés pour élever les enfants abandonnés du département de la Seine.

Registre des appointements et gages des officiers, employés, ouvriers et gens de service occupés à la régie et manutention des vivres de l’Hôpital général, 1747-1758 (Archives AP-HP, 105FOSS/60)
Registre des appointements et gages des officiers, employés, ouvriers et gens de service occupés à la régie et manutention des vivres de l’Hôpital général, 1747-1758 (Archives AP-HP, 105FOSS/60)

O comme Ouvrier

Moins visible, mais non moins important, le personnel ouvrier joue un rôle essentiel dans le bon fonctionnement de l’hôpital. Parmi ce personnel, on trouve notamment des peintres, des jardiniers, des employés de ménages, des électriciens et encore bien d’autres professions.

Si les ouvriers travaillent toujours activement dans les hôpitaux, certaines spécialisations ont disparu avec les structures qui les accueillaient : les services centraux comme la boulangerie, la boucherie, la cave ou la buanderie employaient un grand nombre de personnels techniques. Leurs traces se retrouve dans les registres de personnel et des appointements. Saviez-vous que le service des Archives de l’AP-HP conserve des registres de 1747 à 1800 répertoriant les appointements et gages des officiers, employés, ouvriers et gens de service occupés à la régie et manutention des vivre de l’Hôpital général ?

Si votre ancêtre était ouvrier à l’Assistance publique, il y a également des chances de le retrouver grâce à son dossier administratif. En effet, le service des Archives conserve plus de 7 800 dossiers de personnel ouvrier (PO). Et même si vous ne trouvez pas son dossier de carrière, jetez un œil dans les registres des arrêtés pris par le Directeur général de l’Assistance Publique, vous y trouverez peut-être les arrêtés de nomination de votre ancêtre.

Séance de photographie d’une patiente, 1911 (Archives AP-HP, 43FI/2003)
Séance de photographie d’une patiente, 1911 (Archives AP-HP, 43FI/2003)

P comme Photographe

Des photographes à l’AP-HP ? Oui, et cela depuis très longtemps !

Le photographe effectue des reportages photographiques sur les hôpitaux (architecture, travaux, aménagement des espaces…), les événements qui s’y déroulent (inauguration, animations, visites…), le personnel (consultation, opération, vie d’un service…) mais également sur les malades, les maladies et leur évolution.

Le photographe médical fait son apparition dès les années 1840. En effet, ce procédé semble plus fidèle pour documenter le travail médical que les dessins, gravures ou moulages réalisés jusqu’alors. Les photographies des blessures et maladies à différents moments immortalisent le parcours de soins des patients.

S’il est difficile de zoomer sur le photographe par les registres du personnel, on le retrouve dans les dossiers administratifs du personnel. Prenons l’exemple de René César, directeur du centre médico-technique d’optique et d’électronique de l’Assistance publique en 1958. Pharmacien biologiste, il passe un diplôme de photographie en couleur pour se spécialiser dans le monde de la photographie. En 1953, il devient chef du laboratoire expérimental de photographie médicale. Il participe alors à la documentation médicale des hôpitaux de l’Assistance publique.

7e arrondissement, affiche lançant la quête publique à la veille de l’hiver 1936-1937 (Archives AP-HP, 4FI/1573).
7e arrondissement, affiche lançant la quête publique à la veille de l’hiver 1936-1937 (Archives AP-HP, 4FI/1573).

Q comme Quêteur

La générosité des particuliers pour le secours des pauvres a toujours fait l’objet de sollicitations de la part des institutions. Les bureaux de bienfaisance ont été créés sous la Révolution par une loi de 1796, visant à substituer à la charité religieuse d’Ancien Régime un secours d’État aux vieillards et aux infirmes. Ils ont pour objectif d’éteindre la mendicité en apportant à domicile des secours à ceux que l’on appelle alors les indigents. Ce faisant, ils soulagent les hôpitaux dont la vocation médicale s’affirme et se développe à partir du XIXe siècle.

Les bureaux de bienfaisance sont créés par municipalité, le maire en est le président. Depuis la loi du 19 vendémiaire an IV [11 octobre 1795], Paris est devenu le département de la Seine, divisé en 12 municipalités : chacune est dotée d’un comité central de bienfaisance, qui s’appuie sur les bureaux auxiliaires créés dans les divisions (puis quartiers à partir de 1811). Pour les faire fonctionner, le maire s’entoure d’administrateurs, notables réputés pour leur moralité et leur probité, qui s’appuient eux-mêmes sur des visiteurs des pauvres, bénévoles, dont les comptes rendus de visite guident les décisions du Bureau. Les secours alloués sont le plus souvent en nature (grains, farine, denrées alimentaires, repas, charbon, vêtements, médicaments, etc.), éventuellement en argent.

En 1801, les bureaux de bienfaisance sont placés sous la tutelle du Conseil général des hospices, ancêtre de l’Assistance publique, créée en 1849. En 1860, l’annexion des communes limitrophes de Paris entraîne un redécoupage de la capitale, désormais divisée en vingt arrondissements, chacun doté d’un bureau de bienfaisance. Progressivement, le personnel des bureaux de bienfaisance s’étoffe et se professionnalise, même si le bénévolat continue de les aider à fonctionner. Les quêteurs, par exemple, jouent un rôle important pour collecter des dons en nature ou en argent. Les maires d’arrondissement accréditent les quêteurs pour légitimer leur démarche de porte à porte et orchestrent la campagne de communication, par voie d’affiche, comme le montre celle éditée dans le 7e arrondissement à la veille de la campagne de l’hiver 1936-1937.

Le caractère ingrat de la fonction de quêteur a très vite incité les municipalités à user de troncs, placés dans des endroits stratégiques comme la salle des mariages de la mairie. Les troncs y sont relevés régulièrement. Encore faut-il ne pas égarer la clé ! C’est la mésaventure rencontrée par le maire du 14e arrondissement, comme il l’explique dans une correspondance du 19 décembre 1901 : depuis le décès du 1er adjoint qui détenait la clé, le tronc n’a pu être ouvert, et le maire hésite à forcer l’ouverture d’un tronc presque neuf !

Régisseuse du Musée de l’AP-HP en train de manipuler un objet d’art, 2019.
Régisseuse du Musée de l’AP-HP en train de manipuler un objet d’art, 2019.

R comme Régisseur

Régisseur des collections des œuvres d’art est un métier nouveau, mais indispensable à tout musée. Créé en 1934, le Musée de l’AP-HP conserve aujourd’hui plus de 13 000 œuvres, permettant de retracer à la fois l’histoire de la médecine et de ses pratiques, et celle des hôpitaux de Paris depuis le Moyen Âge.

Ainsi, le régisseur des collections des œuvres du Musée de l’AP-HP a plusieurs missions essentielles : il se charge de l’agencement et de la maintenance des réserves pour permettre la conservation des œuvres dans les meilleures conditions possibles. Il a également la responsabilité d’accompagner les œuvres qui sortent des réserves, lors de prêt pour exposition ou pour envoi en restauration. C’est à lui que revient la charge de s’assurer que les objets d’art voyagent sans danger.

Si aujourd’hui, les Archives de l’AP-HP ne conservent pas encore la trace des régisseurs des collections des œuvres d’art, leur travail est bel et bien visible à travers les reportages sur le mouvement des œuvres.

Accueil du service de radiologie du Docteur François Robert de l’hôpital Beaujon, 22 juin 1973 (Archives AP-HP, BJN/3FI4/414).
Accueil du service de radiologie du Docteur François Robert de l’hôpital Beaujon, 22 juin 1973 (Archives AP-HP, BJN/3FI4/414).

S comme Secrétaire médical

Ce métier est indispensable dans le monde des hôpitaux. Le secrétaire médical fait le lien entre les patients et le personnel soignant : prise de rendez-vous, accueil physique et téléphonique ou traitement des courriers ne sont que quelques-unes de ses missions. En effet, il traite et coordonne les opérations et informations médico-administratives du patient : il rédige et met en forme les comptes rendus de consultations et d’examens présents dans le dossier médical, mais s’occupe également du transport des patients hospitalisés, que ce soit d’un service à un autre en interne ou pour un transfert vers un autre hôpital.

Grâce à sa prise en charge de tout le travail administratif nécessaire au service, il permet au personnel soignant de consacrer tout son temps aux soins. Ce besoin se fait déjà sentir dans les années 1950. Un compte rendu de réunion des chefs de service de l’hôpital Armand-Trousseau du 3 juillet 1951 émet « le vœu qu’aboutisse rapidement la création, en cours, d’un cadre de Secrétaires Médicales et envisage l’opportunité de confier à des Préposées toutes les tâches purement administratives ».

Plan du rez-de-chaussée du Centre aquatique et de thérapie corporelle, août 1990 (Archives AP-HP, 1027W/155)
Plan du rez-de-chaussée du Centre aquatique et de thérapie corporelle, août 1990 (Archives AP-HP, 1027W/155)

T comme Thérapeute

Les thérapeutes sont souvent spécialisés dans une forme de thérapie particulière, la plus connue étant la psychothérapie, mais saviez-vous qu’il existe bien d’autres spécialités ?

L’hôpital hélio-marin d’Hendaye, au début des années 1990, lance un projet de centre d’activités aquatiques et de thérapie corporelle. La thérapie corporelle est une forme de soin qui permet aux malades de changer ses rapports avec lui-même et les autres grâce à des activités corporelles : bain, massage, relaxation, rééducation.

Ouvert en 1992, le centre d’activités aquatiques et de thérapie corporelle de l’hôpital d’Hendaye propose aux malades, dans une première zone dite « aquatique », des traitements thérapeutiques liés à l’eau, avec plusieurs bassins et équipements spécifiques aux activités aquatiques. Une deuxième zone est consacrée aux activités de thérapie corporelle, à savoir relaxation musicale ou massages, le but étant de reposer et détendre le corps après les exercices aquatiques.

Le traitement par l’eau et par la thérapie corporelle de ce centre a permis aux médecins de confirmer une amélioration au niveau relationnel et au niveau de la psychomotricité des malades polyhandicapés.

Bureau du médecin et de la surveillante de la salle Cusco, Hôtel-Dieu, 1943 (Archives AP-HP, HDT/3FI4/478).
Bureau du médecin et de la surveillante de la salle Cusco, Hôtel-Dieu, 1943 (Archives AP-HP, HDT/3FI4/478).

U comme Urgentiste médico-judicaire

L’urgentiste a une mission de soin centré sur les traitements et le diagnostic : il reçoit, prend en charge et examine rapidement les patients malades ou blessés aux urgences. La rapidité et l’exactitude du diagnostic favorisent une prise en charge optimale du patient. Mais saviez-vous qu’il existe à l’AP-HP des urgentistes médico-judiciaires ? Ils examinent sur demande de la justice les personnes mineures ou majeures impliquées dans des actes de violence dans les Unités médico-judiciaires (UMJ). Médecins, médecins légistes, infirmiers, mais aussi psychologues ou psychiatres travaillent au côté des policiers pour réaliser les examens médico-légaux sur les personnes victimes de violence mais également sur les auteurs d’agression. Le but final est d’établir des certificats descriptifs des lésions physiques ou du retentissement psychologique constatés ainsi que d’établir la compatibilité de l’état de santé avec la garde à vue.

À l’AP-HP, il existe trois UMJ, travaillant en étroite collaboration avec l’Institut médico-légal (IML). Ils se situent dans les hôpitaux Hôtel-Dieu, Raymond-Poincaré et Jean-Verdier, permettant d’accueillir les personnes de Paris et de toute l’Île-de-France. Celui de l’Hôtel-Dieu a été créé en 1985 par le docteur Diamant-Berger. Il regroupe les urgences médico-judiciaires et la salle Cusco, unité d’hospitalisation où les mesures de privation de liberté se poursuivent, ouverte depuis 1943.

Si au détour de vos recherches dans les registres de population, vous voyez les mentions AJ (Affaire judiciaire), IML (Institut médico-légal) ou AVP (Accident sur la voie publique), vous pourrez peut-être en apprendre davantage aux Archives de la préfecture de police de Paris et dans les archives des tribunaux.

Annexe 1 sur l’organisation de la circulation du courrier à l’Assistance publique destinée aux directeurs des établissements hospitaliers, 12 mars 1980 (Archives AP-HP, 477W/3).
Annexe 1 sur l’organisation de la circulation du courrier à l’Assistance publique destinée aux directeurs des établissements hospitaliers, 12 mars 1980 (Archives AP-HP, 477W/3).

V comme Vaguemestre

Qui a dit qu’il était simple de distribuer des plis et courriers ? Le métier de vaguemestre a toujours existé dans les hôpitaux, le terme existant depuis les années 1880 !

Le préposé au courrier a de grandes responsabilités au sein de l’hôpital. Accrédité par le directeur, il traite le courrier interne et externe à l’arrivée et au départ de l’hôpital. Il distribue les mandats, lettres et paquets adressés au personnel et aux patients de l’établissement. Véritable facteur de l’hôpital, il effectue le tri, la réception, la ventilation, l’enregistrement du courrier « arrivée », et effectue la collecte, la réception, le tri et l’expédition du courrier postal.

Ces courriers sont de deux sortes : administratifs ou médicaux. Face notamment à l’importance de la rapidité des transmissions médicales, un système centralisé a été mis en place au sein de l’AP-HP. La Case centrale et les cases des différents hôpitaux se coordonnent pour que les plis pris en charge le matin arrivent à destination au plus tard en début d’après-midi. D’où ce schéma qui peut sembler incompréhensible pour un non initié. Allez, on vous aide : CM est utilisé pour Courrier médical, GPR pour Gros paquets et radios [dossier médicaux], A pour prélèvements pour Analyse et CA pour Courrier administratif. Même si un grand nombre de dossiers sont maintenant dématérialisés, nous avons toujours autant besoin d’eux !

Il paraît difficile de dénicher ce métier dans les inventaires des Archives de l’AP-HP. Il va falloir vous armer de patience pour retrouver vos ancêtres « postiers » de l’Assistance publique !

Employé travaillant sur un ordinateur en salle d’informatique à l’hôpital Saint Antoine, mars 1993 (Archives AP-HP, 3/Fi/4/SAT/1974).
Employé travaillant sur un ordinateur en salle d’informatique à l’hôpital Saint Antoine, mars 1993 (Archives AP-HP, 3/Fi/4/SAT/1974).

W comme Webmestre

Les nouveaux métiers qui ont accompagné l’arrivée de l’informatique et d’internet sont également bien présents à l’AP-HP.

Les directions de la Communication de l’AP-HP et de ses hôpitaux abritent des webmestres qui gèrent et alimentent les différents sites internet de l’AP-HP permettant de faire le lien avec le grand public, mais également l’intranet pour diffuser plus facilement les informations en interne entre les membres du personnel. Ils peuvent également avoir la charge de s’occuper des réseaux sociaux. S’ajoute aux webmestres les chargés de communication, les infographistes, les vidéastes et photographes dont les fonctions sont complémentaires.

C’est d’ailleurs grâce aux métiers du web que nous pouvons vous proposer un challenge AZ aussi riche !

L’AP-HP est également dotée d’informaticiens s’activant à déployer et assurer la maintenance des systèmes informatiques nécessaires au bon fonctionnement des activités du personnel médical et non médical. La Direction des systèmes d’Information (DSI) de l’AP-HP joue donc un rôle important dans l’écosystème des hôpitaux.

Si dans les années à venir les Archives de l’AP-HP sont destinées à devenir le réceptacle de l’œuvre de ces nouveaux métiers, pour l’instant, si vous chercher un de vos parents informaticiens à l’AP-HP vous pourriez retrouver sa trace dans nos fonds d’arrêtés de nomination du personnel.

Registre de baptêmes de l’hôpital Saint-Louis,1819 (Archives AP-HP, SLS/4/Q/4/1)
Registre de baptêmes de l’hôpital Saint-Louis,1819 (Archives AP-HP, SLS/4/Q/4/1)

X comme Xtien (chrétien)

Jusqu’à la loi de séparation des Églises et de l’État en 1905, les religions ont leur place dans les hôpitaux publics. Celle-ci se manifeste dans le bâti par la présence de chapelles, qu’explique aussi le rôle capital joué par l’Église catholique au Moyen Âge et sous l’Ancien Régime dans la création et l’administration des hôpitaux et hospices. Fille aînée de l’Église, la France des rois très chrétiens perpétue la tradition, comme en témoigne la chapelle Saint-Louis de la Salpêtrière, édifiée au XVIIe siècle sous Louis XIV. Au XIXe siècle encore, la construction d’un hôpital intègre une chapelle : ainsi, lorsque l’on reconstruit en 1861-1863 un nouvel hospice à Issy – aujourd’hui hôpital Corentin-Celton – en remplacement de celui des Ménages qui se situait rue de la Chaise dans le 7e arrondissement de Paris, et dont les bâtiments datant du XVIe siècle étaient devenus trop vétustes…

À l’hôpital s’organisent aussi des cérémonies religieuses, en particulier pour les nouveau-nés, encore très fragiles au XIXe siècle. On s’empresse donc de les baptiser comme en témoigne la belle série des registres de baptêmes de l’hôpital Saint-Louis, qui s’étend de 1797 à 1881 !

La loi de 1905 n’exclut pas définitivement les religions de l’hôpital, mais la pratique religieuse devient un fait privé et relève désormais du choix de chaque malade. Dans les archives de la maternité créée par Marguerite Boucicaut à Chalon-sur-Saône pour des filles-mères à la fin du XIXe siècle, figure ainsi un carnet à souches de demandes de visite pour organiser des baptêmes entre 1938 et 1946.

Aujourd’hui encore, les patients qui le souhaitent peuvent solliciter un ministre du culte de leur confession religieuse ; les aumôniers organisent des tournées de visites dans les hôpitaux, comme en témoigne un carnet à souches de visites, toutes religions confondues, provenant de l’hôpital Cochin (1987-1990).

Examens ophtalmologiques dans le laboratoire de recherches sur la rétine, 29 octobre 1968 (Archives AP-HP, CCH/3/FI/4/1790).
Examens ophtalmologiques dans le laboratoire de recherches sur la rétine, 29 octobre 1968 (Archives AP-HP, CCH/3/FI/4/1790).

Y comme Yeux

Les médecins spécialistes des yeux s’appellent les ophtalmologues. Discipline très ancienne, l’ophtalmologie connait une réelle avancée au XIXe siècle, période durant laquelle de nombreux médecins-chirurgiens se spécialisent dans le traitement des maladies de l’œil.

Henri Parinaud, né le 1er mai 1845, fait partie de ce groupe de médecins passionnés par l’œil, ses mécanismes et ses maladies. Il effectue ses années d’internat dans plusieurs hôpitaux parisiens de l’Assistance publique et soutient sa thèse à l’hôpital des Enfants Malades en 1876 intitulée « La névrite optique dans la méningite aigue de l’enfance ».

Henri Parinaud exerce d’abord son métier d’ophtalmologue hors des cadres de l’Assistance publique, de manière gratuite et sans situation officielle, jusqu’à ce que ses activités soient remarquées par Jean-Martin Charcot. Très intéressé par le travail d’Henri Parinaud, il le prend sous son aile et en fait un de ses collaborateurs à l’hôpital de la Salpêtrière.

Parinaud est particulièrement reconnu pour avoir décrit une forme de conjonctivite qui, depuis, porte son nom et pour avoir publié en 1883 un mémoire sur la « Paralysie des mouvements associés des yeux ». Ces travaux rencontrent un vif succès à la fois en France mais également en Angleterre, si bien qu’il est considéré comme l’ophtalmologue ayant posé les bases de l’ophtalmologie moderne.

L’Assiette au beurre, édition du 13 janvier 1912 (Archives AP-HP, 826W/89)
L’Assiette au beurre, édition du 13 janvier 1912 (Archives AP-HP, 826W/89)

Z comme Zona

Difficile de trouver un métier commençant par la lettre Z ! Profitons donc du Zona pour nous pencher sur le métier de dermatologue.

Ce médecin se consacre à l’étude et au soin des maladies de la peau, des ongles et du cuir chevelu. Soignant également les manifestations cutanées des infections sexuellement transmissibles, maladies vénériennes, il est également vénérologue.

Certains hôpitaux se sont spécialisés très tôt dans la dermatologie. C’est le cas de l’hôpital Saint-Louis, aujourd’hui encore pôle d’excellence en onco-dermatologie et pathologies de l’inflammation cutanée et réparations cutanées.

L’hôpital abrite un Musée des moulages qui témoigne de cette activité. Ouvert le 25 avril 1867, ce musée est un véritable lieu de ressources documentaires pour l’enseignement de la dermatologie : aquarelles, collections photographiques, ouvrages de bibliothèque, notes de médecins dermatologues, sans oublier les moulages de cire, toujours exposés dans des vitrines. Ces sources étaient utilisées pour les cours de l’école française de dermatologie, ouverte au sein de l’hôpital au début du XIXe siècle.

Si le service des Archives de l’AP-HP ne conserve aucun registre de personnel spécifique aux dermatologues, s’il est possible de retrouver leur trace dans le fonds des archives du Musée des moulages (1821-1998), ainsi que dans les registres du personnel médical des hôpitaux et hospices. À noter aussi le registre du personnel des consultations de phtisiologie et de dermatologue conservé sous la cote 1480W/30.