Challenge 2020 de A à Z

Challenge 2020 de A à Z

Admission des malades, hôpital Lariboisière, 1955 (Archives AP-HP, 3FI3/22/Lariboisiere/32)
Admission des malades, hôpital Lariboisière, 1955 (Archives AP-HP, 3FI3/22/Lariboisiere/32)

A comme Admission

Pour le patient, la vie à l’hôpital commence bien souvent par l’admission bien que les hôpitaux soient des lieux de soins que l’on évite au maximum : « moins j’y vais, mieux je me porte ». Pourtant, si l’hôpital était plutôt associé à l’idée de de mort jusqu’à la fin du XIXe siècle, les progrès de la médecine, l’usage de la stérilisation et de l’asepsie pour désinfecter les salles et les instruments chirurgicaux rendent les consultations et les opérations à l’hôpital de plus en plus sûres.

La sous-série 1Q des Archives de l’AP-HP contient les répertoires et registres des entrées dans les hôpitaux. Chaque admission de patient dans un hôpital est soigneusement consignée : n° d’ordre dans le registre, dates d’entrée et de sortie, nom, prénom, profession, domicile, état-civil, lieu de naissance, nature de la maladie, durée du séjour, observations.

Si ces registres, complétés par les registres de sorties et de décès, sont une mine d’informations pour les recherches généalogiques, ils permettent également de faire des études historiques sur des événements particuliers (épidémies, accidents, guerres…) ou encore des études sociologiques grâce aux mentions des professions et des adresses. Les registres des entrées sont communicables 50 ans après leur date de clôture afin de préserver les informations concernant la vie privée qu’ils contiennent.

Plan du service général de bains et d'hydrothérapie de la Salpêtrière, 1887 (Archives AP-HP, 793FOSS/58/13)
Plan du service général de bains et d'hydrothérapie de la Salpêtrière, 1887 (Archives AP-HP, 793FOSS/58/13)

B comme Bains

Une fois admis à l’hôpital, le personnel de l’hôpital se charge de donner les soins adéquats au patient, et parmi ces soins, la prise de bain et le maintien d’une bonne hygiène constitue une étape importante dans la guérison.

Se soigner en utilisant l’eau, sous toutes ses formes (liquide, gazeuse…), est une méthode thérapeutique ancienne, connue sous le nom d’hydrothérapie. Cette pratique fut introduite dans les années 1840 par le docteur Léopold Wertheim qui cherche alors à démontrer les actions bénéfiques de l’hydrothérapie sur les maladies de la peau, en particulier les enfants atteints de la teigne, à l’hôpital Saint-Louis où il est en fonction à cette époque. Elle consiste en la prise de bains, ou de douches d’une durée variable, ainsi qu’à des températures différentes en fonction du type de mal à traiter. L’hydrothérapie est aussi utilisée pour la rééducation des membres après les traumatismes, dans les hôpitaux dédiés spécifiquement à cela, comme l’hôpital maritime de Berck.

Les bains ont aussi été utilisés sous une autre forme : à la fin du XVIIIe siècle, les personnes atteintes de maladies vénériennes étaient envoyées à l’hôpital Bicêtre, pour y être soignées par la prise quotidienne d’un bain de mercure pendant quelques heures (on parle des « cuves à sudation » pour « suer la vérole »).

Chaque hôpital de l’AP-HP disposait et dispose d’un espace ou d’une salle dédiée aux bains et à la pratique de l’hydrothérapie (en plus de salle de bains individuelle dans les chambres) dont nous conservons la trace dans les fonds iconographiques, en particulier des photographies et des plans. En plus de « soigner » les différents maux, ces mesures d’hygiène permettent d’éviter la propagation des maladies contagieuses, surtout dans les espaces restreints.

Entrée des anciens "cachots blancs", [1932] (Archives AP-HP, 3FI4/BICETRE/616)
Entrée des anciens "cachots blancs", [1932] (Archives AP-HP, 3FI4/BICETRE/616)

C comme Cachots

Et oui ! Cela peut surprendre, mais historiquement, certains hôpitaux étaient des lieux d’enfermement des pauvres et des mendiants, considérés comme un véritable fléau troublant l’ordre public.

Du temps de l’Hôpital général (ancêtre du Conseil général des hôpitaux et des hospices civils de Paris, qui devient par la suite l’Assistance publique puis Assistance publique – Hôpitaux de Paris), l’hospice de Bicêtre abrite une véritable maison de correction et de détention. Prisonniers, soldats invalides, vieillards, enfants, mendiants, incurables, aliénés, et vénériens peuvent être admis dans 4 prisons : la force, les cabanons, les cachots et la correction.

Les cachots, destinés aux condamnés à morts, ont été creusés au milieu du XVIIIe siècle. Ils sont de deux sortes :

  • Les cachots dits noirs où les prisonniers survivaient dans une obscurité totale.
  • Les cachots dits blancs, qui doivent leur nom à une faible lumière pénétrant par des soupiraux.

Les conditions de détention étaient telles qu’elles faisaient regretter la mort aux détenus.

Les cachots blancs, seuls témoins de cette époque, peuvent se visiter lors de visites guidées, organisées notamment à l’occasion des Journées européennes du patrimoine.

Registre des décès de l’Hôtel-Dieu, 1869 (Archives AP-HP, HTD/3/Q/2/65).
Registre des décès de l’Hôtel-Dieu, 1869 (Archives AP-HP, HTD/3/Q/2/65).

D comme Décès

Lorsqu’une personne arrive à l’hôpital, tout est mis en œuvre par le personnel soignant pour la soulager de son mal. Malheureusement, certaines personnes finissent leur vie à l’hôpital. Les archives de l’AP-HP conservent plusieurs types de registres témoignant du décès des patients :

  • Les répertoires et registres des décès contiennent des informations d’état-civil (nom, âge, adresse, situation maritale, profession…), la date et la cause du décès du défunt ;
  • Les registres de destination des corps contiennent des informations sur ce qu’il est advenu du corps du défunt : date et lieu d’inhumation, nom de la personne ayant réglé les frais ;
  • Les inventaires après décès : en plus d’informations administratives, ils contiennent la liste des effets personnels que le défunt avait sur lui lors de son arrivée à l’hôpital.

Ces différents registres, regroupés dans la sous-série 3Q, représentent une source d’informations essentielle pour les recherches généalogiques. Ils sont soumis à des délais de communicabilités de 25 ans pour les décès, et de 50 ans pour les destinations des corps.

Copie d’examen, vers 1920 (Archives AP-HP, 2Z/1)
Copie d’examen, vers 1920 (Archives AP-HP, 2Z/1)

E comme Examen

Si le mot « examen », dans le cadre de l’hôpital, fait immédiatement penser à la pratique des examens médicaux subis par les patients, on oublie parfois que l’hôpital est aussi un lieu de formations, lesquelles sont sanctionnées par des examens.

De la première école d’infirmières ouverte à la Salpêtrière en 1907 aux Instituts de formation en soins infirmiers (IFSI) créés en 1992, en passant par les écoles professionnelles de techniciens de laboratoire, de masseurs kinésithérapeutes, de manipulateurs radio ou par l’école des cadres de santé, la formation des professionnels de santé occupe une place essentielle à l’AP-HP. Pour en retracer l’histoire, le service des archives dispose de documents provenant directement de ces établissements (archives de l’école des infirmiers de bloc opératoire, archives de l’institut de formation des techniciens de laboratoire, par exemple) mais aussi de sources plus variées telles qu’une collection de procès-verbaux des distributions de prix aux écoles d’infirmières et d’infirmiers (fin XIXe siècle) ou d’archives privées telles que celles de Jeanne Fleisher qui fût élève infirmière vers 1920.

Salle de détente de la Maison des parents, hôpital Robert-Debré, août 1990 (Archives AP-HP, 3FI4/ROBERTDEBRE/451)
Salle de détente de la Maison des parents, hôpital Robert-Debré, août 1990 (Archives AP-HP, 3FI4/ROBERTDEBRE/451)

F comme Famille

L’hôpital prend parfois une place « trop » importante dans la vie des malades. Une hospitalisation longue isole, même si les visites sont autorisées tous les jours. Cet aspect est d’autant plus perturbant pour les enfants, qui se retrouvent alors seuls dans ce nouveau monde médicalisé. L’entourage, notamment la famille, étant très important pour le moral et donc pour la guérison, les hôpitaux aménagent des espaces pour les accueillir.

C’est ainsi que l’hôpital Robert-Debré a inauguré le 13 septembre 1990 sa « Maison des parents ». Ce lieu de résidence passagère à proximité de l’enfant hospitalisé est alors composé de chambres pouvant accueillir jusqu’à 20 adultes et 6 enfants, d’un salon de détente-télévision, d’une cuisine collective, d’une véranda, d’un jardin et d’une buanderie. Ces espaces permettent de rapprocher les familles et de rompre l’isolement des enfants. La communication avec l’équipe médicale en est améliorée et les familles sont parfois incluses dans les processus de soins de leur enfant.

Répertoire des sorties et des décès, hôpital Saint-Antoine, 4 pluviôse an IV – 18 frimaire an VI [24 janvier 1796 – 8 décembre 1797] (Archives AP-HP, SAT/2/Q/1/1).
Répertoire des sorties et des décès, hôpital Saint-Antoine, 4 pluviôse an IV – 18 frimaire an VI [24 janvier 1796 – 8 décembre 1797] (Archives AP-HP, SAT/2/Q/1/1).

G comme Guérison

La guérison est l’objectif numéro 1 de l’hôpital. Mais saviez-vous que la vie à l’hôpital découle de ce principal objectif ? En effet, dans un hôpital, rien n’est laissé au hasard : l’architecture globale du bâtiment, les circulations du personnel et des patients, l’articulation entre les différentes salles de soins, d’opérations ou de repos sont étudiées pour réduire au maximum le risque de contamination et d’infection et optimiser le bien-être des patients et des patientes.

L’hôpital, du fait des progrès de la médecine, a beaucoup évolué architecturalement. De l’hospice de bienfaisance aux grandes salles communes à l’hôpital monobloc des années 1930, en passant par l’hôpital hygiéniste créant des systèmes de pavillons isolés voire des hôpitaux entiers spécialisés dans le traitement de certaines maladies comme la tuberculose, l’architecture hospitalière participe à la guérison des malades.

Si les registres des sorties des patients mentionnent les personnes décédées ou transférées dans un établissement plus spécialisé pour les soins requis, ils consignent également les personnes considérées comme guéries, autorisées à rentrer à leur domicile.

Hélicoptère sur l’héliport d’Henri-Mondor, 1998 (Archives AP-HP, 31FI/573).
Hélicoptère sur l’héliport d’Henri-Mondor, 1998 (Archives AP-HP, 31FI/573).

H comme Hélicoptère

Pour transporter les malades, le moyen le plus courant est l’ambulance. Cependant, pour les urgences, il n’est pas rare de faire appel à l’hélicoptère. Principalement utilisé en montagne pour évacuer les blessés, il l’est aussi en ville pour le transfert de patient ou de matériel d’un hôpital à un autre. Il est devenu un véritable outil de travail indispensable des hôpitaux de l’AP-HP.

Dans les hôpitaux, comme ceux de Necker, Beaujon ou Bicêtre, des héliports ont été aménagés pour faciliter les transferts à l’intérieur même de l’hôpital, sans interférer dans la circulation et les activités. Ces hélicoptères sont équipés de matériel médical afin de pouvoir donner des soins durant le transport. Le service des Archives de l’AP-HP conserve des archives sur le fonctionnement et la mise en place de ce mode de transport insolite au sein de l’hôpital.

Chambre d’isolement pour patient tuberculeux, hôpital Beaujon, 1935 (Archives AP-HP, 3FI3/56/TUBERCULOSE/2)
Chambre d’isolement pour patient tuberculeux, hôpital Beaujon, 1935 (Archives AP-HP, 3FI3/56/TUBERCULOSE/2)

I comme Isolement

Alors que l’épidémie de Covid-19 continue de se répandre, l’isolement des patients est plus que jamais une question cruciale pour limiter la propagation de la maladie. Au cours de l’histoire, c’est d’abord l’isolement des malades dans des établissements aux portes des villes qui a prévalu lors des crises épidémiques. Ainsi l’hôpital Saint-Louis a-t ’il été créé à la limite de Paris pour recevoir les malades de la peste au XVIIe siècle. Il était mis en activité à chaque nouvel épisode de maladie contagieuse.

L’isolement des contagieux dans des lieux séparés à l’intérieur de l’hôpital est assez tardif : en 1865, après avoir réuni une commission composée de chefs de service de l’administration et d’une quinzaine de médecins, le directeur de l’Assistance publique décide de séparer (dans la mesure du possible) les malades contagieux des autres malades pour éviter la propagation interne des maladies. Ce n’est que dans le dernier quart du XIXe siècle que l’isolement des contagieux est vraiment réalisé : en 1875 un pavillon isolé pour les varioleux est construit à l’hôpital Trousseau.

Les Archives de l’AP-HP offrent d’intéressantes ressources sur la question de l’isolement des patients pendant les épidémies : dans la série 9L par exemple on peut retrouver la trace des débats sur cette question.

Vous pouvez également lire le dernier numéro de Patrimoine en revue consacré à la gestion des épidémies à travers le temps : https://fr.calameo.com/books/0040218274fe254f4e4fb

Intervention chirurgicale, hôpital de la Pitié, 1re guerre mondiale (Archives AP-HP, 28Z/14).
Intervention chirurgicale, hôpital de la Pitié, 1re guerre mondiale (Archives AP-HP, 28Z/14).

J comme Jours difficiles

Certaines périodes ont été particulièrement difficiles dans l’histoire des hôpitaux, notamment les périodes d’épidémies ou de guerre. Transformant l’accueil des patients et la pratique des soins, les établissements hospitaliers ont dû s’adapter et faire en sorte de pouvoir continuer leur mission première.

Comme exemple de jours difficiles, nous pouvons énoncer les deux guerres mondiales : la 1re Guerre mondiale a obligé le personnel hospitalier et médical à faire face à de nouveaux types de blessures, notamment les « gueules cassées » ; la 2e Guerre mondiale quant à elle, a été très éprouvante pour les hôpitaux parisiens, en particulier à cause des réquisitions allemandes et des bombardements qui sont allés jusqu’à détruire des bâtiments ou des hôpitaux entiers.

Rappelons que nous sommes aujourd’hui le 11 novembre, jour de la signature de l’armistice de 1918 mettant fin à la 1re guerre mondiale.

Consentement à exécution des testament et codicille de M. Kentz et délivrance de legs, 30 mars 1899 (Archives AP-HP, 455W/272).
Consentement à exécution des testament et codicille de M. Kentz et délivrance de legs, 30 mars 1899 (Archives AP-HP, 455W/272).

K comme Auguste Henri Kentz

Les dons participent à la vie à l’hôpital depuis son origine. Importants ou modestes, en numéraires ou en biens mobiliers ou immobiliers, chaque don joue un rôle primordial pour le personnel et les patients. Si des hospices ont été créés grâce à des dons, comme l’hôpital Boucicaut, un grand nombre d’améliorations n’a été possible que grâce à des dons : entretien de structures déjà existantes, achat de matériel, achat de livres pour les malades…

Les Archives de l’AP-HP conservent un très grand nombre de dossiers de dons et legs. Par exemple, celui Auguste Henri Kentz qui lègue 10 000 F à l’Assistance publique dans son testament et codicille du 4 octobre 1898.

Depuis mars 2020 la Fondation de l’AP-HP bénéficie d’un élan de solidarité extraordinaire de plusieurs dizaines de milliers de donateurs, exprimant leur volonté de soutenir les efforts exceptionnels des équipes de l’AP-HP face à l’épidémie de Covid-19, en plus de tous les travaux de recherche menés.

N’hésitez pas à donner ! Pour toute question sur le mécénat et la collecte de dons à l’AP-HP, vous pouvez contacter la Fondation de l’AP-HP : contact.fondation-aphp@aphp.fr

Le nouvel hôpital Bretonneau, 2001 (Archives AP-HP, 19FI/665)
Le nouvel hôpital Bretonneau, 2001 (Archives AP-HP, 19FI/665)

L comme Long séjour

L’hôpital est aussi un lieu où certains patients, les personnes âgées en particulier, séjournent de longs mois voire années. Depuis toujours l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris a apporté son concours à l’aide à ces populations particulières, tant dans ses hôpitaux que dans ses hospices.

C’est après la loi de 1970 sur la réforme hospitalière que la distinction entre établissements à caractère social et établissements de soins est faite : les maisons de retraite sont alors rattachées au bureau d’aide sociale de Paris tandis que les hôpitaux continuent d’héberger les personnes « n’ayant plus leur autonomie de vie et dont l’état de santé nécessite une surveillance médicale constante et des traitements d’entretien » (loi n°78-11 du 4 janvier 1978). Certains hôpitaux de l’AP-HP comme Sainte-Périne, Fernand-Widal, Bretonneau ou encore Charles-Foix sont spécialisés dans la prise en charge gériatrique de longue durée.

Cuisine de l’hôpital maritime de Berck, 1933 (Archives AP-HP, 3FI3/44/CUISINES/12).
Cuisine de l’hôpital maritime de Berck, 1933 (Archives AP-HP, 3FI3/44/CUISINES/12).

M comme Miam

Petit zoom sur l’alimentation, en cette première semaine nationale de la dénutrition ! L’alimentation participe au bien-être et à la guérison des patients, c’est pourquoi les cuisines sont un lieu « stratégique » de l’hôpital ! Elles sont équipées du matériel nécessaire à la préparation mais aussi à la distribution (monte-charges, chariots) des repas en grande quantité, pour les patients et pour le personnel. Parfois détournées de leur usage habituel, elles servent pour préparer des banquets pour de grandes occasions ou pour la confection de mets délicats lors de la participation à des concours de gastronomie.

Les Archives de l’AP-HP conservent de nombreux documents, notamment iconographiques, témoignant de l’organisation des cuisines et de l’équipement des espaces dédiés à la distribution des repas.

Les nouveau-nés de la maternité Port-Royal, janvier 1937 (Archives AP-HP, 3FI/4/Cochin/1721).
Les nouveau-nés de la maternité Port-Royal, janvier 1937 (Archives AP-HP, 3FI/4/Cochin/1721).

N comme Naissance

Il y a 2 semaines, nous vous parlions des décès de patients à l’hôpital. Heureusement, l’hôpital, en particulier les maternités, est aussi le témoin des premiers jours de vie des nourrissons. Le service des Archives de l’AP-HP conserve plusieurs sources d’informations permettant de retracer une naissance dans un hôpital :

  • Les répertoires et registres des naissances par hôpital, reprenant les informations administratives des parents (nom, âge, adresse, profession) et de l’enfant (nom, date et l’heure de la naissance) ;
  • Les registres des entrées dans les maternités qui reprennent les informations administratives de la mère ;
  • Les registres des accouchements, qui contiennent des informations médicales sur le déroulement de l’accouchement de la mère.

À ces différents registres regroupés dans la sous-série 4Q, on peut ajouter les registres des sages-femmes et quelques registres d’enfants mort-nés. De manière plus générale, nous conservons également de nombreuses sources (archivistiques et bibliographiques) sur l’histoire et le fonctionnement des maternités de l’AP-HP, en particulier des maternités de Port-Royal et de Baudelocque, aujourd’hui fusionnées avec l’hôpital Cochin. À cela s’ajoute un fonds iconographique très riche sur la prise en charge des parturientes, les services et matériels dédiés, l’architecture des maternités, le travail des sages-femmes…

Journal Reporters en herbe, 1997 (Archives AP-HP, 675W/1).
Journal Reporters en herbe, 1997 (Archives AP-HP, 675W/1).

O comme Opération concours

L’hôpital initie parfois des concours pour ses jeunes malades ! Concours de dessins, concours d’histoires, concours de photographies… Ils relèvent toujours le défi !

Le concours « Reporters en herbe » lancé en janvier 1997 avait deux principaux objectifs : mobiliser les hôpitaux de l’AP-HP et les enfants qui y sont hospitalisés, afin de connaître au mieux leurs attentes par rapport à leur vie quotidienne. Le thème du concours était le suivant : « Raconte-nous comment se passe une journée à l’hôpital et ce que tu aimerais que l’on achète avec les pièces jaunes collectées pendant l’opération « Pièces jaunes… Soleil ».

Plus de 200 rédactions sont arrivées au Siège de l’AP-HP et ont été évaluées par un jury scrupuleusement désigné. 4 enfants de 8 à 14 ans des hôpitaux Jean-Verdier, Bicêtre et Necker – Enfants-malades ont ainsi été primés pour l’originalité et la qualité de leur rédaction. Une mention spéciale a également été attribuée à une contribution collective d’enfants de l’hôpital Robert-Debré, qui ont même illustré leurs propos avec des dessins ! Tous les participants ont reçus un numéro d’un magazine pour la jeunesse, et les heureux gagnants ont été publiés dans le journal Astrapi.

Départ des administrées pour une promenade, hôpital Pitié-Salpêtrière, 1966 (Archives AP-HP, 3FI4/PITIESALPETRIERE/3983).
Départ des administrées pour une promenade, hôpital Pitié-Salpêtrière, 1966 (Archives AP-HP, 3FI4/PITIESALPETRIERE/3983).

P comme Promenade

Dès le XVIIe siècle, les jardins d’ornement présents dans les établissements hospitaliers sont envisagés comme lieux de promenade : ils se doivent d’être beaux, d’avoir des massifs fleuris, des arbustes savamment placés, voire des pièces d’eau. Puisqu’un jardin bien agencé est un jardin où il fait bon se promener, rien n’est laissé au hasard !

Pour permettre un embellissement en toute saison, un centre de floriculture, rattaché au magasin central hôtelier, est géré à Ivry-sur-Seine jusqu’en 1998. Sur une surface de 3,8 ha, il cultive en plein champ ou sous 8000 m² de serres 450 0000 plantes et fleurs par an.

Mais si la promenade dans le jardin est bénéfique pour le moral et pour faire un peu d’exercice physique, l’excursion hors des établissements hospitaliers constitue également un atout supplémentaire dans le processus de guérison. Lorsque cela est réalisable, surtout pour les personnes présentes à l’hôpital en long séjour, des sorties sont organisées : expositions, concerts, fêtes, ou tout simplement promenade en dehors de l’hôpital… Allez, toutes en voiture pour une promenade !

Élévation de la façade et plan du quartier des enfants idiots et épileptiques de Bicêtre, 1886 (Archives AP-HP, 793FOSS8/11).
Élévation de la façade et plan du quartier des enfants idiots et épileptiques de Bicêtre, 1886 (Archives AP-HP, 793FOSS8/11).

Q comme Quartier

Avant la spécialisation de la médecine par discipline, on distinguait dans les hôpitaux des espaces consacrés aux soins et traitements médicaux « courants » (médecine et chirurgie principalement) des secteurs dédiés à des pathologies particulières. Ces derniers ont souvent été désignés par le terme de « quartier ». On trouve ainsi à la Salpêtrière un quartier des aliénées, à Bicêtre les enfants souffrants de troubles psychiques ou psychologiques étaient regroupés dans le « quartier des enfants idiots et épileptiques », et à Brévannes [hôpital Émile-Roux], des quartiers étaient réservés aux patients tuberculeux.

Aujourd’hui, les hôpitaux de l’AP-HP sont constitués de départements médicaux universitaires. Lors de leur arrivée à l’hôpital, les patients sont répartis dans les services adaptés à leur pathologie et au type de soin à apporter.

Hôpital Raymond-Poincaré, salle de rééducation fonctionnelle pour patients polytraumatisés, 1962 (Archives AP-HP, 45FI/887)
Hôpital Raymond-Poincaré, salle de rééducation fonctionnelle pour patients polytraumatisés, 1962 (Archives AP-HP, 45FI/887)

R comme Rééducation

Cette discipline, exercée par différents professionnels (ergothérapeutes, kinésithérapeutes, spécialistes de la médecine physique et de réadaptation, psychomotriciens, …) vise à obtenir la récupération d’une fonction optimale chez des patients souffrant de lésions articulaires, musculaires, cérébrales ou respiratoires.

Plusieurs hôpitaux de l’AP-HP ont développé de longue date leur expérience dans ce domaine : l’hôpital Raymond-Poincaré s’est doté dans les années 1950 d’un centre de rééducation pour les patients sortis d’un service de chirurgie osseuse puis d’un centre de traitement et de réadaptation pour les personnes atteintes de poliomyélite, l’hôpital maritime de Berck, après une longue tradition de soin aux malades de la tuberculose, s’est orienté au début des années 1960 vers la chirurgie orthopédique et de restauration motrice, l’hôpital Albert-Chenevier initialement conçu pour les patients parisiens nécessitant un long séjour hospitalier, change de destination en ouvrant notamment en 1962 un service de rééducation aujourd’hui spécialisé en rééducation neurolocomotrice.

Les collections photographiques des Archives de l’AP-HP offrent un aperçu des techniques de rééducation et de l’évolution des pratiques : massage, gymnastique, électrologie, hydrothérapie.

Règlement de la salle de garde de l’hôpital Boucicaut, 2000 (Archives AP-HP, 18FI/529).
Règlement de la salle de garde de l’hôpital Boucicaut, 2000 (Archives AP-HP, 18FI/529).

S comme Salle de garde 

À l’origine, la salle de garde est un lieu clos situé dans l’hôpital où se réunissent des personnes assurant le service de garde, d’où leur nom. Ces salles apparaissent dès le XIe siècle dans les hôtels-dieux ou maisons de charité pour les barbiers chirurgiens qui doivent souvent dormir ou se restaurer sur place, à la différence des clercs ou médecins de l’époque qui ne font que passer. On leur met ainsi à disposition chambres, réfectoire et cuisine.

À partir de 1802, date de création de l’internat, les salles de garde deviennent le lieu central de la vie des internes : elles sont dédiées aux repas, au repos et à la détente.

La salle de garde est alors gérée par l’équipe de l’économat constituée par un économe (intendant) secondé par un ou des sous-économes élus par les internes. Un règlement est établi pour donner un ton convivial à cette salle où il est interdit par exemple, de discuter de médecine : des gages sont prévus en cas de non-respect du règlement. Cette salle est généralement décorée de fresques souvent grivoises et ironiques caricaturant les membres de la salle de garde ou leurs chefs de service ou représentant des scènes médicales. Ce sont surtout ces décors qui ont rendu « célèbres » les salles de garde. Hormis les infractions au règlement tout y est permis : c’est un espace de liberté, qui fait aussi office de « défouloir ».

Personnel ouvrier et technique, hôpital maritime de Berck, vers 1950 (Archives AP-HP, 16FI/769).
Personnel ouvrier et technique, hôpital maritime de Berck, vers 1950 (Archives AP-HP, 16FI/769).

T comme Travaux ouvriers

Les équipes du personnel ouvrier et technique sont indispensables à la vie à l’hôpital. En effet, même s’ils ne sont pas en contact direct avec les patients, ils contribuent activement au bon déroulement des activités médicales et au confort dans l’hôpital. Une panne ? Un dysfonctionnement ? Ils interviennent le plus rapidement possible, 24h/24h, 7 jours/7.

S’ils assurent le fonctionnement, la maintenance et les travaux des locaux, des appareils médicaux ou informatiques, ils sont également la clef à de nombreux services de l’hôpital : blanchisserie, approvisionnement, magasin central, pharmacie, garage, cuisine… Ils œuvrent au quotidien pour le bien-être des malades et du personnel.

Arrivée en urgence à l’hôpital Henri-Mondor, 1989 (Archives AP-HP, 31FI/372).
Arrivée en urgence à l’hôpital Henri-Mondor, 1989 (Archives AP-HP, 31FI/372).

U comme Urgence

Une urgence peut toujours arriver. C’est pourquoi l’hôpital vous accueille en cas de problème 7j/7 et 24h/24 ! Mais connaissez-vous le nombre d’acteurs qui mettent tout en œuvre pour vous apporter les meilleurs soins le plus rapidement possible, voire pour assurer votre survie ? Petit zoom sur les urgences, qui rythment la vie à l’hôpital…

Les urgences sont le service hospitalier chargé d’accueillir et de prendre en charge les malades et les blessés qui se présentent d’eux-mêmes ou sont amenés par les services de secours, comme les pompiers, mais également le SAMU (Services d’aide médicale urgente) ou le SMUR (Structures mobiles d’urgence et de réanimation).

Après une inscription sur les registres des urgences, l’accueil infirmier vous prodigue les premiers soins. Cela permet d’établir un premier contact avec le blessé ou le malade pour évaluer le degré d’urgence de la prise en charge. Celle-ci est faite en fonction de la gravité de l’état de santé : internes, médecins, spécialistes se rendent alors disponibles pour pratiquer tous les examens et les analyses nécessaires pour apporter les traitements les plus appropriés au malade.

Les hôpitaux de l’AP-HP comptent annuellement près d’1,5 million de passages aux urgences et près de 2 millions d’appels aux centres 15 (numéro d’urgence).

Affiche portant interdiction d’apporter des denrées alimentaires aux malades, 1907 (Archives AP-HP, 4FI/1726).
Affiche portant interdiction d’apporter des denrées alimentaires aux malades, 1907 (Archives AP-HP, 4FI/1726).

V comme Visites aux malades

Si les visites rythment et égayent le quotidien des malades hospitalisés, elles sont rigoureusement encadrées. Nombre maximum de personnes admises dans la chambre, plage horaire à respecter et à ne pas dépasser, interdiction d’apporter certaines denrées alimentaires ou décoratives ou de fumer dans les chambres… : ces mesures ne sont pas faites pour agacer les visiteurs et leur rendre la vie impossible ! C’est avant tout pour la santé des patients !

Des campagnes d’affichage dans les hôpitaux ont été menées pour rappeler les règles à respecter. Ainsi, cette affiche de 1907 rappelle l’interdiction d’apporter alcools ou aliments d’aucune sorte aux malades ! Parce qu’il vaut toujours mieux être prudent, aucune denrée alimentaire ne doit être donnée sans l’avis de la surveillante de salle, qui reçoit les instructions du médecin ou chirurgien chef de service.

Plan d’un wagon aménagé pour le transport d’enfants malades vers le sanatorium d’Hendaye, 1903 (Archives AP-HP, 9L/27).
Plan d’un wagon aménagé pour le transport d’enfants malades vers le sanatorium d’Hendaye, 1903 (Archives AP-HP, 9L/27).

W comme Wagon

Trois des hôpitaux de l’AP-HP sont situés en bord de mer : l’hôpital maritime de Berck sur la côte d’Opale, San Salvadour près de la côte méditerranéenne et Hendaye sur la côte basque. Ces hôpitaux ont été aménagés à la fin du XIXe siècle pour accueillir et soigner les enfants pauvres parisiens souffrant d’anémie, de maladies scrofuleuses (infections de la peau) et pulmonaires, en particulier la tuberculose. Le but était de soigner les enfants en leur faisant profiter de l’air marin plus sain que l’air vicié de la capitale.

Les petits malades étaient transportés vers les établissements en train, dans des wagons spécialement aménagés pour eux. Comme on peut le voir sur le plan d’un wagon de 1903, des compartiments dans lesquels se trouvaient des sanitaires ainsi qu’une armoire à pharmacie, permettaient aux enfants de voyager couché. Un compartiment était également réservé aux infirmières et au personnel médical les accompagnant.

Laboratoire de radiographie de l’hôpital Tenon, vers 1930 (Archives AP-HP, 3FI3/41/TENON/003)
Laboratoire de radiographie de l’hôpital Tenon, vers 1930 (Archives AP-HP, 3FI3/41/TENON/003)

X comme Rayon X

La découverte du rayon X en 1895 par l’allemand Röntgen trouve rapidement des applications dans le domaine médical comme moyen d’explorer le corps humain. À l’Assistance publique, cette nouvelle technique est promue par le professeur Antoine Béclère qui dès 1897 équipe à ses frais son service de médecine de l’hôpital Tenon d’un appareil de radioscopie. Mais c’est surtout la 1re Guerre mondiale qui va installer cette formidable innovation dans les hôpitaux.

La création de laboratoires de radiographie et la formation des personnels à l’utilisation des appareils rendent rapidement la radiographie indissociable de la chirurgie. Au fil du temps, les perfectionnements techniques et la maîtrise de ses effets délétères font progresser la radiologie et en améliore les performances jusqu’au tournant des années 1950 où de nouveaux moyens utilisant de plus faibles doses de rayons X font évoluer cette discipline vers ce qu’on appelle aujourd’hui l’imagerie médicale.

Plan du chauffage et de la ventilation du bâtiment et des salles des malades, hôpital Tenon, vers 1879 (Archives AP-HP, 793FOSS/46/3).
Plan du chauffage et de la ventilation du bâtiment et des salles des malades, hôpital Tenon, vers 1879 (Archives AP-HP, 793FOSS/46/3).

Y comme Y fait froid ici !

De nos jours, il serait impensable de rentrer dans un hôpital où règne un froid glacial. Si le chauffage nous paraît tout naturel, il faut attendre le milieu du XIXe siècle pour qu’il soit réellement efficace et qu’il chauffe chaque recoin des pièces

L’époque du poêle fonctionnant à plein régime au milieu de la grande salle commune nous paraît heureusement bien lointaine. Mais cet équipement indispensable faisait partie de la vie quotidienne des hôpitaux. Le bois et le charbon, alors indispensables au chauffage, étaient stockés en grande quantité dans les caves des hôpitaux. Tout était pensé pour éviter la pénurie, surtout en plein hiver. Les guerres n’ont pas épargné les difficultés d’approvisionnement en matière première, obligeant parfois le personnel à abattre les arbres présents dans les cours des hôpitaux.

Les systèmes de chauffage se sont progressivement améliorés. Les plans conservés aux Archives de l’AP-HP en témoignent, comme cette coupe transversale du bâtiment des malades de l’hôpital Tenon.

Accueil dans les services d'hospitalisation, hôpital des Enfants-Malades, 1952 (Archives AP-HP, 3FI3/14/ENFANTSMALADES/111).
Accueil dans les services d'hospitalisation, hôpital des Enfants-Malades, 1952 (Archives AP-HP, 3FI3/14/ENFANTSMALADES/111).

Z comme Zizani

 

Le Challenge A à Z s’achève aujourd’hui. Et pour vous prouver que rien ne peut semer la zizanie dans les hôpitaux de l’AP-HP, voici un retour sur les 26 lettres promises et publiées pour illustrer notre thème « Vie à l’hôpital »

Vous êtes venu en Wagon ou en Hélicoptère, mais votre Admission n’a peut-être pas été faite en Urgence ou en Long séjour. Les internes, leur Examen en poche, quittent la Salle de garde pour une petite séance de Rayons X ou une Rééducation appropriée qui favorisera votre Guérison. Une fois votre Quartier rejoint, vous vous dites « Y fait froid ici » ! Heureusement les Travaux ouvriers ne tardent pas, et le chauffage revient. Après un bon Bain et un bon Miam, votre Famille casse l’lsolement inhabituel que vous ressentez grâce aux Visites ou aux Promenades.

Alors, si certains jours sont heureux avec les Naissances, ou certains Jours difficiles en cas de Décès, tout est mis en œuvre pour que l’hôpital ne ressemble pas à un Cachot. Les dons, comme celui d’Auguste Henri Kentz , permettent d’améliorer votre confort, et les Opérations concours d’égayer vos journées ! Non, vraiment, rien ne peut semer la Zizanie !